Prenez un italien pure souche et déguisez le en finlandais, voici The Strigas ! Et je suis sûr que plus d'un s'est laissé bluffer à ce petit jeu tant la musique développée ici sent le Power Metal nordique.
Passée la courte introduction noisy qu'est 'Alone', la fête commence avec un titre lorgnant méchamment vers un AOR de bonne facture qu'est 'Until You Surrender'. C'est surtout la voix de Fabio qui va marquer l'auditeur d'emblée. Chaude, ronde, elle évoque un mélange entre celle de David Fremberg d'Andromeda et de Tony Kakko. Le groupe apporte un gros son et une grosse ambiance où piano (le sautillant 'Sorrow Queen'), guitare, claviers et cordes en tous genres (le gothique à dentelle 'Falling Down') tissent une trame grandiloquente sur une rythmique qui ne fatigue jamais ('Waiting For Glory').
'Dream Again' sombre à souhait avec ses claviers tour à tour lancinants, electro, ou 'grand piano' va exploiter une formule efficace mais pas nouvelle pour un sou. Et c'est ce que l'on peut reprocher à l'ensemble (avec quelques petites longueurs dues à la jeunesse du groupe) : c'est beau mais pas transcendant. Que cela soit le méchant 'The Box', le lumineux et volontaire 'Wrong' (en écoute ci-dessous) aux gimmicks electro ou 'Sweet Bitterness' et 'Sometimes' qui passent mal le cap des multiples écoutes, l'auditeur reste coincé entre le talent évident du groupe et cette impression récurrente de s'ennuyer un peu. L'intro de 'No Tomorrow', mid tempo solide, en est la meilleure preuve. La baffe attendue sur la première très bonne impression n'arrive pas. Pire, nous en venons à oublier au bout de trois minutes pourquoi nous sommes là ! Et chaque titre ou presque nous ramène à ce terrible dilemme.
Ce groupe et son premier album nous laissent au final un sentiment étrange (comment même imaginer une telle musique derrière un artwork et un nom si singulier ?) qui confirme qu'avec toute la bonne volonté et le talent musical, le manque de personnalité peut faire très mal. Wait and See !