Entamer un album par une chanson voix/piano et harmonies vocales n'est pas chose aisée, mais ces 4 premières minutes vont immédiatement poser les jalons du style Tiras Buck : une mélodie forte, pas toujours aisée à suivre, des arrangements symphoniques travaillés et des multiples superpositions de couches sonores, claviers et guitares mêlées, alternant parties intimistes et montées en puissance. Entouré des deux Echolyn Bret Kull et Paul Ramsey,  Tiras Buck nous délivre ainsi huit pépites symphoniques, portées par son incroyable voix dont la tessiture tutoie celle de Jon Anderson, la puissance en plus.

You Come Down va ajouter aux ingrédients de l'entame une dimension rock n'roll franche, avec une batterie très présente, et des guitares façon "The Edge" qui se mettent à l'unisson de la section rythmique, pour un titre passionnant de bout en bout, frissons garantis. La même recette va se retrouver déclinée à plusieurs reprises, et notamment dans Needing It, construite sur le même schéma, avec son gimmick de piano répétitif à souhait qui porte une section instrumentale exécutée de main de maître par les trois musiciens.

La suite de l'album n'est pas en reste, Tiras Buck profitant de sa liberté pour développer encore un peu plus sa partition, au risque parfois d'abuser quelque peu de la recette et d'engendrer une petite lassitude devant la répétition jusqu'à plus soif de certains thèmes, notamment lorsque ceux-ci semblent manquer de conclusion (Needing It mais aussi la majestueux final de The Guided Half-Life). Mais ceci n'a que peu d'incidence sur le plaisir et les émotions ressenties à l'écoute de cette première œuvre, littéralement envoûtante.