En fait de dinosaures du prog, le groupe fait plutôt référence aux dinosaures du néo-prog, dénomination utilisée depuis maintenant plus de 30 ans pour qualifier une musique d'accès facile, bardée de mélodies facilement identifiables, d'arrangements soignés aux harmonies consensuelles et dont l'aspect progressif est généralement assuré par des durées de titres allongées, en grande partie par le biais de soli de guitares lumineux. Les raccourcis sont un peu faciles, mais Elephants of Scotland se range parfaitement dans cette description limite caricaturale, et son progressif nous renvoie tout droit dans les 90's, évoquant par exemple Tristan Park ou Primitive Instinct.

Portées par la guitare tranchante de John Whyte et soutenues par des claviers aux sonorités typiques de l'époque, les huit compositions de ce deuxième opus sont parfaitement calibrées pour le style. L'ensemble s'écoute avec plaisir mais sans réelle passion, la faute à une impression persistante de déjà-entendu, quand bien même l'introductif A Different Machine et son pendant conclusif Mousetrap sortent quelque peu du rang.

Pourtant, la bonne volonté des musiciens n'est pas en cause, même si le chant d'Adam Rabin, qui n'est pas sans rappeler parfois celui de Peter Nicholls (IQ), ne parvient pas à éviter quelques approximations. L'alternance entre parties chantées et instrumentales est plutôt bien gérée, même si quelques titres auraient mérité un peu plus de développements instrumentaux, ceux-ci apportant une réelle plus-value aux morceaux qui en disposent (Endless part 2 ou Mousetrap).