Pour ceux qui ont croisé Abinaya au début des années 2000, la tonalité actuelle du groupe pourra surprendre, quoi que... En effet, le groupe parisien était déjà tourné vers une musique tribale mais dans un registre plus variété/rock. Aujourd'hui, avec "Beauté Païenne', ils nous proposent un metal bien lourd qui puise ses influences du coté de Soulfly ou Lamb Of God.
Les textes sont toujours en Français, ce qui n'a pas empêché l'album précédent "Corps" paru en 2009 de connaitre un certain succès d'estime dans divers pays européens. Le metal d'Abinaya s'appuie sur un gros son de guitare servant des riffs lourds, la plupart du temps appuyé par une batterie féroce parfois agrémentée de rythmes tribaux du meilleur effet. 'L'Epitaphe' illustre très bien ce mixage original et puissant. Il ne délaisse pas une certaine musicalité qui rend l'écoute plutôt agréable. Igor Achard, seul survivant des débuts du groupe, guitariste, chanteur et auteur assène un chant rageur voire brutal.
'Le Noir Soleil' est un titre bien plus posé, y compris au niveau du chant avec un son clair de guitare, qui se veut lancinant. Il fait exception dans l'album même si 'Almées' commence dans un registre relativement proche. D'une façon générale les breaks sont bien réussis et les apports des instruments tribaux donnent une certaine respiration à une musique relativement intense. Le premier titre, 'Beauté Païenne' est particulièrement oppressant et agressif, ce qui donne le ton mais aussi le niveau du groupe.
Pari réussi pour Abinaya qui parvient parfaitement à unifier le metal tranchant et des éléments d'une musique ethnique voire traditionnelle. Bien que la puissance et l'agressivité dominent, la variété de la musique et un sens mélodique permettent un accord subtil et efficace. Espérons que ce troisième album donnera l'élan nécessaire aux parisiens pour aller plus loin en terme de notoriété et de reconnaissance.