Les Genevois de BAK XIII sont de retour avec un nouvel album une fois de plus paré d’une expression latine "In Omnia Paratus". Sans changer grand-chose à leurs habitudes, la musique de BAK XIII se situe toujours dans une synthpop-métal original, soft et très accessible.
Usant de la langue française sur le titre inaugural, de construction simple mais bigrement efficace, le combo narre sa vision assez noire du futur. Cependant, il ne faut pas se méprendre la synthpop – entendez par-là la simplicité des sons de synthés solistes proches des premiers Depeche Mode - métallisée du combo fait mouche dès que les rythmes s’accélèrent (‘Oh No !’, ‘We Are Alone’) emportant l’auditeur dans une sorte de power-pop acidulée.
Les riffs de guitare se font léger tout en occupant largement le spectre (‘Headbanger’ et ses sons proches des plus durs titres de Front 242, ‘The Hard Way’) et les voix sont trafiquées et largement plus parlées que chantées. Il faut reconnaître que le groupe sait aussi partir dans des délires où le beat augmente dangereusement emportant avec lui des guitares libérées avec une touche métal industriel fortement présente et des breaks judicieusement placés.
Outre ‘Hard As Fuck’, titre le plus représentatif du groupe, on trouve dans l'album un titre comme ‘The Game’, sorte de disco qui aurait bien trouvé sa place à côté des Pop Corn et autre ‘Funky Town’ de Lipps Inc à l’opposé du sombre et noir ‘The Falling’ empreint de sons industriels comme l’electronic body music en avait le secret dans le début des années 90. ‘In The Name Of Religion’ se voit plus dansant, les enchainements couplet/refrain sont efficaces, les loops dynamiques se complètent avec la présence des riffs de 6-cordes. Finalement, ‘Old Time Depression’ clôture presque cet album avec un mid-tempo grave, les sons utilisés trouvant une fois de plus racine auprès des maîtres du genre tels que les Pet Shop Boys période ‘Usually’. Surprise finale avec le duo piano/voix où la voix se perd dans la noirceur ambiante.
Avec ce "In Somnia Paratus", BAK XII délivre donc un album de synthpop métal industriel de belle facture. Sans révolutionner leurs habitudes, le trio continue à asseoir son style et ratisse large compte tenu de son positionnement. Un album de BAK XIII est l’assurance de passer un bon moment même si l’envie d’y revenir n'est pas toujours automatique.