Certains artistes sont vraiment sympas avec nous et notamment Peter Pan SpeedRock. Pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement parce que la chronique de leur album est
incluse dans leur nom : SpeedRock.
Ce terme résume en effet très bien la musique de ce groupe
batave : du Rock basique joué rapidement. On pense assez vite à du Motorhead affublé d’un son plus
crade ('Doin’ The Nasty') ou bien à un Bad Brain bloqué en mode Hard Core ('Deadringer'). Inutile donc de repréciser que le propos est hargneux, le son
rugueux et les rythmes endiablés. La recherche de la perfection et de
l’arrangement parfait n’est clairement pas un objectif pour le quatuor. Et si parfois on est en droit de louer ce sens de
l’authenticité et de la spontanéité, ici, on aura plus souvent l'occasion de déplorer le caractère un peu « expédié » d’une grande partie des
titres présentés.
Chant approximatif, guitares pas toujours justes, composition
minimalistes et sans surprise… Peter Pan confond bien souvent vitesse et
précipitation. Il apparait vite que tourner 7 fois sa langue dans sa bouche
avant de pondre un titre n’est pas dans les aptitudes (ou les ambitions) du
groupe qui crache ses morceaux comme autant de glaviots spontanés. 'Loose Woman & Loud Guitars', 'Buckle Up & Shove It', 'Get
You High' sont ainsi l’exemple de compositions brouillonnes et inachevées qui ne
devraient trouver leur place qu’au sein d’une démo.
Alors certes, parfois la fougue est heureuse et elle parvient
à donner un peu plus de consistance et de tenue aux morceaux de Peter Pan,
comme cela peut-être le cas avec 'Murdertruck'. Mais de manière générale, cela
reste trop confus et désordonné pour être réellement efficace. A trop vouloir sonner underground, ou bien authentique, le
groupe en oublie un peu le B.A BA : sonner juste, structurer ses morceaux.
Cela est particulièrement sensible sur la calamiteuse reprise du 'Heart Full Of
Soul' des Yardbirds, qui est massacré avec une conscience rare par les néerlandais.
PeterPan SpeedRock est probablement un groupe redoutable
en concert. L’énergie et l’enthousiasme qu’il injecte dans sa musique le
laissent à penser. Mais sur disque, il se montre très stérile. Et ce ne sont pas les quelques passages un peu plus
construits de 'Whatever Man' ou de 'Deadringer' qui sauveront la mise.
Ce "Buckle Up & Shove It", est typiquement le genre de
disque que vous achetez sur un coup de tête au stand merchandising du groupe à l’issu d'un de leur concert...