IN FLAMES: Siren Charms (DEATH METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après un Sounds Of A Playground Fading surprenant mais plutôt réussi malgré le départ de Jesper Strömbald en 2011, In Flames persiste et signe dans à sa nouvelle direction ! Les déçus de 2011 resteront donc les déçus de 2014. Mais, et autant tuer le suspens de suite, les convaincus de 2011 (votre serviteur est de ceux-ci) ne doivent pas pour autant crier victoire trop vite. Car si le visuel publié ces derniers mois et le single 'Rusted Nail' nous berçaient dans l'illusion d'un cap maintenu, c'était sans compter sur le charme des sirènes prêtes à détourner le navire In Flames de sa route.

Une envie de toujours progresser, un enregistrement serré sur trois semaines dans un studio allemand (fini le confort de Göteborg) et voilà que nos 5 suédois succombent au spleen de Berlin, dans toute sa rigueur, sa concision et sa froideur.
Pourtant, jusqu'aux samples d'ouverture, "Siren Charms" s'ouvre curieusement telle la suite de "Sounds Of A Playground Fading". Et malgré cet opener plutôt bien foutu et mémorable l'éclat n'y est pas et la grosse intro d' 'Everything's Gone' n'y fera rien.

Le traitement de la voix diffère même s'il n'est pas désagréable, les soli sont aux abonnés absents et il faut attendre 'Paralyzed' et ses claviers buzzants pour évacuer péniblement les effets de l'anesthésie. Là, les mélodies made in Göteborg sont de retour, la basse claque et la guitare vient même taper le solo sur la fin. Mais très vite 'Through Oblivion' et son côté Pop désenchanté vient de nouveau refroidir l'ambiance. Et l'on se rend compte que depuis le début, la voix de Frieden, pourtant dotée d'un beau cachet en chant clair ne dégage pas la même impression que sur les albums précédents. Ce qu'il en fait et ce sur quoi elle se pose ne fonctionne pas vraiment. Niveau texte également, la profondeur et la métaphore n'est même plus celle de "A Sense Of Purpose".

'Rusted Nail' sonnera comme une chute du précédent effort tout comme 'With Eyes Wide Open' qui démarre plutôt bien mais laisse l'impression que le groupe a décidé de gommer les extrêmes, offrant un album sous Prozac, sans réel coup d'éclat. Si nous y ajoutons des structures et un déroulé (ruptures, ponts) qui ne jouent plus l'effet de surprise, nous nous retrouvons avec un ensemble qui peine à convaincre. Et même si l'album s'améliore de façon générale sur la fin, 'Dead Eyes' confirme la donne. Le riff de l'éponyme viendra tout de même nous chatouiller (il était temps) et 'When The World Explodes', plus lumineux et affirmant la finesse du travail de Svensson (grand gagnant ici et qui ressort également sur le tortueux et enfin habité 'Monsters In The Ballrom') ne gagnera rien du duo avec Emilia Feldt sur le refrain. Dommage, l'idée semblait intéressante.

Les indulgents trouveront peut être quelques détails relevant le niveau d'un titre complet ('Filtered Truth'), mais c'est tout. "Siren Charms" n'aura au final pas l'éclat de ses ambitions. Le groupe a cherché à trop bousculer ses habitudes tout en jouant la précipitation. Un passage peut être nécessaire à la progression du groupe mais qui ne devrait pas laisser une emprunte indélébile.

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