Le premier album d'Anton Roolaart avait mis en évidence ses talents d'auteur-compositeur, laissant espérer un deuxième opus riche en mélodies savoureuses. Il aura fallu sept ans de patience pour enfin se pencher sur le successeur de "Dreamer".
Dès le premier titre, "Gravity", on entre immédiatement dans le monde aérien d'Anton. Même les sons saturés de guitare se font planants répondant en écho à des nappes de clavier mélodieuses et mélodiques. Cette ambiance 'floydo-camélienne' se prolonge sur le deuxième titre ("Stars Fall Down") et nous amène tout en douceur à la pièce maîtresse qui donne son nom à l'album : "The Plight Of Lady Oona". Cette composition d'une durée de près de quatorze minutes est ponctuée d'interventions instrumentales qui évoquent, plus ou moins fugitivement, aussi bien Yes sur des arpèges de guitare ou des sonorités de grandes orgues, que Manfred Mann sur des fulgurances de synthé. Le seul petit bémol se situe dans la partie médiane du titre où, malgré le chant d'Annie Haslam tout en langueur, le tempo lent amène sur la durée une sensation de longueur un peu lassante.
Pour le reste, on retrouve l'ambiance et les qualités des premières compositions, surtout avec la dernière piste, "The Revealing Light" qui clôture en beauté cet album. On passera assez vite sur "Memoires", piste quasiment instrumentale et acoustique qui semble ne pas être à sa place sur un opus qui par ailleurs serait plutôt cohérent. L'attention de l'auditeur risque de baisser à l'écoute de ce qui peut ressembler à une démonstration de guitare classique fort bien jouée, puis de piano du même style, qui pourrait être qualifier de "bien écrite, mais hors sujet".
Ce deuxième album d'Anton Roolaart déçoit donc un peu mais reste plus qu'écoutable. L'artiste à de réels talents de compositeur et propose des mélodies toujours attachantes qu'il interprète excellemment en multi-instrumentiste émérite. "The Plight Of Lady Oona" devrait facilement retenir l'attention des amateurs de soft prog.