On pensait fin 2010, que Judas Priest allait tirer un point final sur une riche carrière. En effet l’annonce de l’Epitath Tour semblait devoir mettre un terme à l’aventure, tout comme le départ de K.K. Downing annoncé en Avril 2011 après 42 ans de présence. Mais il ne faut pas enterrer trop vite les légendes car, dès la tournée finie, le groupe a annoncé l’arrivée d’un 17è album studio. C’est en Juillet 2014 que"Reedemer Of Souls" arrive enfin et succède à un" Nostradamus" qui avait surpris de par son thème, sa longueur et surtout sa volonté de proposer autre chose que du heavy traditionnel.
Il n’y rien de tout cela avec "Reedemer Of Souls", le Priest revient au heavy classique, celui qui a fait sa gloire. Ce qui frappe à l’écoute de ce disque, c’est sa fraicheur et sa puissance. Loin d’être en pré-retraite, le groupe semble touché par la grâce. Rob Halford chante de manière parfaite, loin de la fatigue qu’il montrait vers 2008, et derrière lui le duo Tipton-Faulkner fait des étincelles, Titpon ayant pris un coup de jeune au contact de son nouveau camarade.
Ce "Reedemer Of Souls" contient nombre de très bons morceaux, aux allures de futurs classiques teintés à la fois de l’esprit heavy rock des années 70 et de l’esprit heavy des années 80. Ainsi, 'Dragonaut', 'Reedemer Of Souls' et 'Halls Of Valhalla' sont de pleines réussites, et entendre Rob hurler à pleins poumons sur la dernière a quelque chose de jouissif. De même, avec 'Crossfire', on savoure un excellent titre teinté de blues dans un esprit 70’s irrésistible. A côté, pointent des titres de bonne facture, qui ne sont certes pas des tubes en puissance, mais qui sont garants d’un savoir-faire et qui contribuent, comme dans le passé, à la cohérence de l’album. Dans cette veine 'Sword Of Damocles', très 70’s dans l’esprit, 'March Of The Damned', ou encore 'Secrets Of The Dead' et la belle ballade 'Beginning Of The End' sont intéressantes. Cette dernière, pleine de feeling, nous renvoyant à l’époque de "Sin After Sin".
Pourtant - et ce sera le seul bémol - ce disque est trop long et certains titres pèsent sur l’ensemble. En effet, 'Hell & Back', 'Cold Blooded' ou encore 'Down In Flames' et 'Battle Cry' n’apportent pas grand-chose et contribuent de manière fort dommageable à créer un ventre mou. Judas Priest a été gourmand comme beaucoup de ses confrères, et cela lui nuit. Malgré cette réserve, il ne faut pas bouder son plaisir à l’écoute de ce très bon disque. Judas Priest est loin d’être hors course face aux générations nouvelles et, parmi les grands anciens, il semble même être celui qui est en meilleure forme.