Il suffit de lire la tracklist pour s'en convaincre : Zebarges est de retour ! Et comme ils avaient fini par nous manquer après presque trois années d'absences, c'est pas moins de 16 titres, tous aussi barrés les uns que les autres, que nous offre le duo français !
Comme on ne change pas une équipe qui gagne nous retrouvons Paskiss au chant gorgé de whisky, AC/JC aux multiples effets de basse et de guitares et leur fameuse boite à rythme qui bien que faisant partie intégrante de l'univers Zebarges, serait inspirée de laisser la place à un vrai batteur afin de relever le côté organique de la formation.
Niveau compos, nous nageons dans du Zebarges pur jus : 1min30 en moyenne au compteur, et quand on passe la cap fatidique des 3 minutes, ça devient épique ! Le groupe nous donne du lourd et du moderne avec l'hommage (la parodie?) au Death Metal entre blast beat effrénés et lourdeur glauque sur 'La Marche Des Zombies', du vide avec 'Me, Myself And My Microphone', de la richesse musicale lors de l'apparition d'un petit son de cloche sur le break de l'original 'Chanson Sans Paroles', du Elvis sur 'I Can't Hardly Stand It', du sample cinématographique un peu partout, du coup de gueule avec 'Les Gros Beaufs', 'Rot'n'Roll' ou 'J'enrage', de la tranche de vie avec 'T Haine T' (non ça n'est pas un hommage à AC/DC mais bien une complainte autour du fameux boitier télé), de la colère contre les "métalleux de salon" avec 'Anti' (morceau choisi "anti eux, c'est pas fameux, anti rien, c'est pas commun") et enfin du pastis...pastiche avec 'I Still Fucking You' ("veux-tu recevoir mon amour dans ton derrière") débutant par les premières notes de guitare du hit de Scorpions.
Le vrai point fort de ce groupe, et c'était déjà le cas sur "Stay Barges Or Die" c'est l'effet progressif d'adhésion qu'il provoque à l'écoute des différentes pistes, nous faisant passer du premier effet Paskiss Cool "c'est quoi ces conneries, ça va bien deux minutes!" au second "sont pas cons les gars, y savent rire mais pas que !". Les paroles crachées par un chanteur toujours sur le fil de la justesse (et avouons le souvent en dessous, presque anti-musical) prennent de la profondeur et certaines vont même briller d'une certaine évidence. La musique elle, reste en tête, créant un ensemble finalement cohérent et bien huilé et une fois encore, ces attachants doux dingues remportent le challenge ! Pas l'album de l'année mais un rendez-vous qu'on se prendrait presque à attendre.