Composé de Hagen Grohe (The Joe Perry Project) au chant, Marco Wriedt (Axxis) à la guitare, Andrew "The Bullet" Lauer (Paul Gilbert) à la basse et de de Alex Landenburg (Mekong Delta, Rhapsody) à la batterie, 21Octayne s'inscrit dans la lignée des super groupes en provenance d'Outre-Rhin. Avec de telles pointures, l'attente hésite souvent entre espoirs et craintes, nombre de ces projets ayant débouché sur des déceptions, chacun essayant de tirer la couverture à lui. Une autre question se pose face aux diverses origines des membres du quartet: dans quel style va officier ce combo ? A cette dernière question, la réponse en surprendra plus d'un attendant un opus plutôt métallique, car 21Octayne tente un mélange dont le terme générique pourra s'apparenter à un modern-rock intégrant des éléments fusion, pop et heavy selon les titres.
L'initiative est osée et les Allemands ne réussissent l'exercice que partiellement malgré un démarrage sur les chapeaux de roues. Car après 5 titres, il y a de quoi s'imaginer face à un album qui marquera le genre. Le tout est porté par le chant puissant et légèrement éraillé de Grohe, et par les riffs et soli dévastateurs de Wriedt. Propulsés par une section rythmique mélangeant aisance technique, variété des tempi et efficacité, les premières rafales auraient pu se révéler fatales. Puissant et groovy ('She's Killing Me'), alternant désespoir et colère dans une ambiance heavy et mélancolique rappelant Alice In Chains ('Dear Friend'), flirtant avec la pop et se faisant hyper accrocheur ('Turn The World', un hit en puissance) ou balançant une fusion puissante et efficace ('My Teddy Bear'), 21Octayne réussit une entrée en matière quasiment parfaite à peine affectée par un léger manque de cohésion et quelques démonstrations techniques à l'utilité discutable.
Si la qualité d'interprétation reste parfaite par la suite, l'intensité baisse d'un cran malgré un 'Me Myself And I' imparable avec un refrain hyper accrocheur, un break heavy et une redoutable accélération finale. Le premier single, 'The Heart (Save Me)', reste efficace quoi qu'assez classique, mais le reste se révèle dispensable sans jamais sombrer dans la médiocrité pour autant. Le titre éponyme ne réussit jamais à réellement décoller, 'Your Life' est handicapé par un refrain trop simpliste, alors que la ballade 'I Always Be Right There' a déjà été entendue 1.000 fois et frôle dangereusement le sirupeux.
Sans tomber dans le piège d'une trop grande démonstration, 21Octayne manque de peu une réussite totale qui paraissait à sa portée avec un peu moins de dispersion. Etant donné le pédigrée des membres de cette formation et la qualité haut de gamme de certains titres, il y a cependant fort à parier que cet album trouvera facilement son public et que la suite verra le combo teuton gommer ces quelques imperfections. En attendant, si vous êtes amateur des styles précités, n'hésitez pas à déguster les quelques pépites qui peuplent "Into The Open", en particulier dans sa première partie.