Après un premier album en solo en 2011 que la rédaction avait reçu en catimini, le Lorrain Crisluna revient accompagné d’une formation renforcée. L’apport de ses acolytes permet d’étoffer le propos et lui permet de voir le futur en live, chose qu’il n’aurait pu se permettre seul. Grâce à cette sage décision, la musique de Crisluna gagne en punch et permet aux compositions de prendre un nouvel envol.
Toujours aussi touche-à-tout, les nombreuses influences ici présentes vont de The Cure à David Bowie en passant par la country sautillante de Webb Wilder. Le lien avec la bande de Robert Smith est évidente à l’image du lent et atmosphérique ‘Lost (In Adoland)’ aux sonorités shoegaze tout comme ‘The Big Tree’, électrifié comme aux grandes heures de l’américain au chapeau et à lunette (WW).
Bien sûr, il reste ici quelques touches de punk (‘Red Boy’ particulièrement, aux limites du métal industriel, ‘Six Strings’) où les guitares libérées font office de marteau-pilon prêt à vous buriner les esgourdes. De gros progrès ont été fait sur la voix qui a pris en assurance se faisant plaintive (‘Lost (In Adoland’)), puissante (‘Shades Of Black’) ou ouatée comme sur ‘My Lady’. Sur cette dernière composition, les programmations sont de sortie avec des loops très lents, entrecoupées d’interventions minimalistes au piano lui donnant une atmosphère sombre et tendue.
Une virée vers la pop-rock peut aussi se fait entendre (‘One Sun’) en léger décalage avec l’ensemble prouvant l’éclectisme de Crisluna et sa capacité à fédérer un ensemble d’influence puis les compiler dans des structures très intéressantes. Outre le très Floydien ‘Eternal (Freeway To Love)’ caractérisé par une voix trafiquée, des ambiances psychédéliques et un rythme mid-tempo, il ne faudra pas louper la synth-pop métallisée progressive de ‘Eternal Legion’ avec sa montée en puissance se faisant en deux temps pour finir à chaque fois sur un déferlement continue de guitares.
Avec cet album, Crisluna fait un pas de plus vers la confirmation et laisser augurer d'une troisième livraison véritablement aboutie. En attendant, nous vous invitons à jeter une oreille plus qu’attentive à "Maëlstrohm", vous risqueriez bien d'être surpris.