Poncharello fait partie de ces groupes qui vouent leur
destin au Rock ‘n Roll. Un Rock ‘n Roll si musclé, si lourd et si énergique,
que l’on serait bien avisé de le qualifier de Hard Rock bien que ce
terme soit un peu restrictif dans le cas des nordistes.
En effet, loin de se contenter d’aligner inlassablement les
riffs de Rock dur, le groupe a à cœur de varier son propos et n’hésite pas à
aller piocher dans les genres musicaux voisins, pour peu que ceux-ci répondent
au cahier des charges du quatuor. A savoir un son rugueux, un style assez
dépouillé et une recherche de puissance. Cela se traduit par l’utilisation de sonorités et de
caractéristiques qui, au-delà de la nature Rock ‘n Roll de leur musique,
donnent à certaines de leurs compositions une coloration parfois Stoner,
parfois Punk/Garage, lorsque ce ne sont pas des styles encore plus variés qui
s’invitent. C’est ainsi le cas avec l’instrumental
'Kawasaki Todoroki Express' qui renvoie à la Surf Music des années 60 alors que 'Under
The Surface' donne plutôt dans un Rock alternatif et moderne et que 'Wrong Train' nous entraine dans une sorte de mariage, forcément incestueux,
entre Les Sheriff et Parabellum. Ces digressions ont le bon goût de rehausser le
propos principal de Poncharello, à savoir une Rock Hard, lourd et véloce aux sonorités
assez modernes, un style qu’il développe avec bonheur au gré des énergiques 'Barstool',
'Do It Yourself', 'Back From The Grave' ou bien '6 Seconds', titres les plus
représentatifs de l’identité du groupe.
Si la diversité et l’enthousiasme qui se dégagent de ce disque
sont indéniablement des atouts majeurs pour Poncharello, tout n’est cependant
pas exempt de défaut. On peut notamment avoir un peu de mal avec l’accent très
frenchy de Nicolas, celui-ci ayant pour effet d’amoindrir le sentiment de professionnalisme
qui se dégage par ailleurs du groupe, notamment au travers d’une production de
haut niveau. On peut également pointer du doigt quelques morceaux, rares il est
vrai, qui dépassent difficilement le stade du « moyen », à l’image d'un
'Silver Plate' assez dispensable.
Il n’en reste pas moins que ce "220 KV" est un
premier disque gorgé d’énergie et d'un charme très convaincant, Poncharello sachant mixer avec un savoir-faire
indéniable des recettes qui ont déjà été utilisées un nombre incalculable de
fois. Si les ingrédients sont connus, le plat reste bien savoureux.