Exit Bobby Kimball, c'est un autre chanteur de Toto, Joseph Williams qui revient au bercail après avoir participé aux derniers albums solo de Luke. Pour la bonne cause, Paich rentre à la maison mais aussi l'arrangeur-claviériste Steve Porcaro absent sur scène depuis bien des années et c'est à un autre Toto plus vrai que nature que nous avons affaire en 2013. L'alchimie vite retrouvée, le groupe, tous chœurs et claviers dehors, brille de nouveau de sa touche de velours et de soul percée d'envolées guitaristiques lourdes et cinglantes. La noble épée a retrouvé tout son tranchant.

Et qui dit nouvelle équipe dit aussi nouvelle set-list. Le retour de Steve aux claviers est l'occasion de faire briller de nouveau le loungy 'It's A Feeling' mais aussi les trop rares 'Hydra' et 'St George And The Dragon' de 1979 mettant en avant les talents conjugués de Porcaro et Paich. Jospeh Williams oblige, le Hit Pop/Rock lumineux qu'est 'Goin' Home' malheureusement absent des albums studio du groupe (en dehors de la compilation de fonds de tiroirs XX) vient mettre le concert sur les rails après une intro Medley percutante mais pas des plus mémorables. De la seconde partie de carrière du groupe nous retiendrons un 'Wings Of Time' en hommage aux amis disparus et 'How Many Times' au refrain qui soulève Lodz comme un seul homme ainsi que les monstrueux 'Better World' de 99 et 'Falling In Between' et son break groovy de 2006, sans doute les meilleurs titres du groupe de ces 15 dernières années.

Bref Toto nous gâte et nous n'en sommes même pas encore aux classiques. Si 'I'll Be Over You', 'Rosanna', 'I Won't Hold You Back' et 'White Sister', très présentes sur les live de ces 20 dernières années, ne valent que par le retour de Steve Porcaro qui apporte des sons plus organiques et la voix de Williams qui s'éloigne de celle de Kimball, '99' va taper droit au cœur. 'Pamela' et 'Hold The Line' trouvent une nouvelle jeunesse sous le chant de Williams (ce dernier titre donnant lieu à un duo avec la choriste Amy Keys) et 'Africa' prend de nouvelles couleurs africaines grâce notamment aux interventions d'un Nathan East qui assure le job avec brio.  

S'il faut quelques titres pour s'habituer à un mixage un peu cru et métallique auquel le groupe nous a peu habitué, la qualité visuelle, comme à son habitude emporte tout les suffrages, les effets de split screen, de noir et blanc ou de sépia n'étant utilisés qu'avec parcimonie. Quelques caméras placées au plus proche des musiciens apporteront une petite touche de nouveauté même si celle située au niveau du nombril de l'excellent Simon Phillips (son pseudo solo en fin de 'Stop Loving You' rappelle quel grand Monsieur il est) n'est pas du meilleur effet.