Troisième album studio des Allemands, "Games People Play" reflète une certaine maturité. Sa pochette plus sombre est assez révélatrice du contenu de l'album même si Andi Deris et sa bande restent sur leurs fondamentaux, à savoir un hard rock/ metal mélodique efficace et entraînant.
La guitare de Alfred Koffler est plus incisive que jamais. Ses riffs et ses lignes mélodiques sont particulièrement inspirés laissant volontiers les rythmiques à ses partenaires pour imprimer encore davantage sa marque. 'Way Down' est une belle illustration de l'empreinte que Koffler veut laisser. La production encore plus nette et brute qu'à l'accoutumée permet donc à Dennis Ward de mettre sa basse en avant. 'Keep Your Eyes On The Twisted' démontre sa rigueur et son sens de l'à-propos. La batterie de Kosta Arifiou est quant à elle toujours sobre mais juste là où il faut.
Les titres fougueusement rock alternent avec les ballades et surtout les morceaux mid-tempo dans lesquels le groupe se sent particulièrement à l'aise. 'Keep You Eyes On The Twisted' ou 'Shattered' s'inscrivent dans la tradition metal/hard US avec une belle réussite. Ces titres savent allier puissance, mélodie et riffs ravageurs. Les titres comme 'Monday Again' ou 'Condemnation' sont plus rapides mais surtout frappent l'auditeur grâce à leur musicalité, une certaine originalité apportée par les ligne vocales de Deris à la fois rugueuses et entêtantes. 'Dyin' Centutry' apparaît comme plus expérimental, ce qui en dit long sur l'ampleur du talent des Allemands.
La ballade 'Someday I Sail' et la douce mélopée acoustique finale 'Don't Let It All Come Down' constituent les seules réelles accalmies dans ce déluge de rock varié et plaisant. La première est assez agréable et bénéficie d'un solo plein de souffle, tandis que la seconde est un peu moins attrayante. 'Stille Alive' est un morceau de type ballade mid-tempo qui frôle la perfection. Il démarre de façon très calme et posée jusqu'au refrain redoutablement prenant agrémenté de lignes de guitare idéalement posées.
Cet album offre donc très peu de temps morts et se trouve être très bien maîtrisé, très bien calibré et finalement très réussi. Il constitue sans doute la pièce maîtresse de la discographie du groupe de par les qualités qu'il développe. On aurait aimer pouvoir suivre le groupe dans cette configuration mais Helloween en aura décidé autrement en recrutant Andi Deris pour succéder à la légende Michael Kiske.