Avec Paint the Dark, le groupe originaire de Caroline du Sud nous propose déjà son sixième album comme toujours placé sous le signe des mélanges. "Paint the Dark" sera t'il un une nouvelle fois un bon cru ?
'Up to you' tire le premier et nous propose tout d'abord de retrouver le groupe où il nous avait laissé avec un son rock assez entraînant sur lequel se greffe quelques sonorités synthétiques rappelant le touché de Clive Nolan. Subitement, une guitare acoustique prend le relais quelques temps et invite deux voix à l'accompagner, l'une masculine un peu râpeuse et l'autre féminine dans la pure tradition folk (pouvant rappeler avec sagacité, les premiers albums de Fairport Convention). Les sonorités ont les pieds tournés vers les années 80 et le retour à un son plus néo-prog n'étonnera pas avec un solo final de synthétiseur.
A première vue, le mariage entre tradition folk et néo semble à nouveau réussi. Le groupe poursuit ses recherches vers des compositions plus longues, comme le mélancolique 'Who you are' dans lequel le piano cède la place à un combo énergique centré autour de la guitare et de la batterie ou 'Stand' qui, malgré une mélodie entraînante, semble tourner en rond. 'Vision Quest' se taille la part du lion et culmine à plus de douze minutes, enchaînant rythmes orientaux, blues, et folk (avec notamment le son d'une flûte).
Si certaines pistes restent agréables à l'écoute, notamment 'Part of me' et sa guitare sèche qui creuse ses sillons à coup d'arpèges ou 'Half of the world away', l'album souffre dans son ensemble d'une absence de direction. Les compositions semblent s'organiser autour des voix des chanteurs principaux et c'est bien le problème... La voix d'Abby Thompson est agréable même si très monocorde ('One more sunset') mais celle de Dean Hallal ne semble pas du tout calibrée pour cet exercice et manque cruellement d'émotion.
Après un sixième album, on pouvait s'attendre à mieux qu'une simple promenade. Des idées mieux organisées et surtout un chant plus porté sur l'émotion auraient pu rendre cet opus bien plus affriolant. Un morceau comme 'Vision Quest' avait l'étoffe pour jouer dans la cour des grands et devenir un classique du rock progressif. L'album de trop pour Farpoint ?