And Then They Were Two ! En effet, après le départ de Mel Gaynor, les deux membres fondateurs du groupe se retrouvent à nouveau seuls maîtres à bord avec comme principal objectif de relancer une carrière sur la pente descendante. Comme "Real Life" a marqué le pas malgré ses qualités, tant au niveau des ventes que des critiques, Keith Forsey est de retour pour redonner son lustre d'antan au combo écossais, celui de la période 'Don't You (Forget About Me)' et "Once Upon A Time".
Pour cela, le producteur anglais signe un son plus rock et énergique, à la fois clair et puissant. Tous les titres sont d'une durée oscillant entre 5 et 6 minutes pour un ensemble de 9 morceaux, plus concentré que "Real Life" et moins aventureux que "Street Fighting Years". La voix de Jim Kerr est toujours aussi envoûtante et Charlie Burchill multiplie les interventions guitaristiques comme autant d'éclairs venant illuminer la plupart des titres ('Hypnotised', 'Criminal World'). Le début d'album est particulièrement efficace, alternant les refrains directs et accrocheurs ('She's A River'), les mélodies enivrantes sur base de claviers planants ('Night Music') ou portées par une basse ronde et un riff hypnotisant ('Hypnotised' le bien-nommé), et les titres cinglants mélangeant puissance rock et rythme funky ('Great Leap Forward').
Malgré une texture sonore un peu répétitive, la suite ne perd pas en efficacité et 'And The Band Played On' se fait même particulièrement énergique avec son refrain presque agressif. Mais bien que l'on ne puisse pas parler de mauvais titres, une réelle baisse d'intensité se fait sentir sur le dernier tiers d'un album qui, s'il ne contient pas de grand classique, reste cependant d'une très bonne tenue générale. En effet, avec un peu plus de variété, un titre tel que 'Criminal World', à la fois inquiétant et attirant, aurait probablement mieux tiré son épingle du jeu. Dommage que 'My Life' tourne un peu en rond sur son final et que 'This Time' soit moins accrocheur malgré un superbe solo de Burchill.
Malgré ces légères faiblesses, "Good News From The Next World" n'en est pas moins un excellent album qui semble remettre Simple Minds sur les bons rails. Plus concentré, il gagne en efficacité ce qu'il perd en variété et en envolées, et s'il ne rejoint pas le cercle fermé des très grands albums du combo de Glasgow, il reste fortement recommandable.