"Making Sense" est le quatrième album en huit ans d'existence pour le D-Project du Québécois Stéphane Desbiens. Fidèle à son habitude, il nous propose une oeuvre orientée rock progressif sur laquelle il fait intervenir un petit nombre de musiciens invités, connus ou moins connus hors du Québec.
Le noyau du D-Project est constitué de Stéphane Desbiens (chant, guitare et clavier), de Jean Gosselin (batterie) et de Matthieu Gosselin (basse), ce dernier ayant déjà joué avec Stéphane au sein de Sense, groupe néo-prog qui a produit quatre albums dignes d'intérêt entre 2002 et 2007. Et, puisque référence est faite à cette ancienne formation, citons deux autres ex-collaborateurs qui figurent sur le présent opus en tant qu'invités : François Bérubé (choeur) et Sylvain Laberge (flûte). Au rang des presque anonymes, Stéphane a invité des musiciens avec qui il collabore dans Bonhomme Setter, projet folk d'inspiration celtique.
"Rearview Mirror", titre sur lequel s'ouvre l'album, est une pure composition progressive avec son démarrage en douceur au piano qui fait vite place à une guitare vrombissante, une alternance de douceur et de puissance qui s'achèvera sur un délire autour d'un saxo fou. Cette entrée en matière tonitruante n'est pas pour autant représentative de l'ambiance d'un album qui se révèle être très varié dans les atmosphères et les styles musicaux.
"Making Sense", la deuxième plage du CD nous emmène vers un univers très 'floydien', alors que "Nothing Here Is Innocent" est composé dans sa partie centrale d'errances jazzy psychédéliques où pointe un solo de basse et des soli de clavier dont l'un d'eux est dû au talent de Guillaume Fontaine (Nemo). "Missing Star", qui s'enrichit du chant de Sean Filkins (Big Big Train), est tout en sensibilité, proche de l'univers du chanteur et, cerise sur le gâteau, le solo final (trop court !) est confié à la 'Léode' de Claude Léonetti (Lazuli). Les multiples interventions d'instruments acoustiques tels que le violon, le violoncelle ou la flûte colorent de-ci de-là les compositions de sonorités folk qui s'intègrent à merveille dans le rock progressif du D-Project, allant même jusqu'au classique hispanisant sur le bien nommé "Spanish Castle".
"Making Sense" apporte la confirmation que Stéphane Desbiens est un artiste qui sait s'entourer de musiciens de grande classe et qu'il sait les mettre au service de compositions très variées pour un résultat final des plus réjouissants.