Au contraire d'autres formations bien plus prolifiques, les albums live de Iona restent une denrée rare, Edge of the World n'étant que le quatrième du nom en près de 25 années d'existence. Naturellement, ce double album fait la part belle au dernier album studio en date, puisque 8 titres en sont extraits. Mais, là où les versions originales d'Another Realm ne m'avaient pas marqué plus que cela, ces interprétations en concert proposent une nouvelle dynamique due essentiellement à l'excellente mise en avant des percussions et de la batterie, qui permettent ainsi de passer quelque peu au deuxième plan le mysticisme (d'aucuns diront les "Neal-Morseries" prononcées) et la ferveur omniprésents sur ces différents titres. En tête de gondole, le majestueux White Horse révèle ainsi toute son époustouflante beauté.

Mais, comme bien souvent dans ce genre d'effort, ce sont les morceaux extraits d'albums plus anciens qui vont donner tout le sel à cette double production, les nouvelles interprétations apportant un véritable plus à des titres judicieusement choisis. Et pour le coup, Iona nous en donne pour notre argent, arpentant toutes ses œuvres antérieures, à l'exception toutefois de The Circling Hour. Le mariage entre instruments rocks et celtiques s'avère toujours aussi passionnant, tout comme l'alternance entre passages folkloriques et symphonies progressives. Quant à l'interprétation, le top niveau est toujours de rigueur. Martin Nolan a réussi en un seul album à faire oublier Troy Donockley (parti rejoindre Nightwish), et ses soli d'Uillean Pipe sont tout bonnement fabuleux. Et bien entendu, Joanne Hogg distille toujours autant d'émotions par la grâce de sa voix en or.