Formé en 2010 dans la banlieue de Murcie en Espagne, Pervy Perkin est un projet musical initié par Alvaro Luis (guitare), Carly Pajaron (batterie et chant) et Dante (Chant, guitare). Il aura fallu un an et demi de travail aux espagnols pour sortir ce 'Ink' , un imposant double album concept, sur fond de rock et métal progressif.
L'album est le fruit d'un travail d'écriture et de composition colossal pour un premier disque offrant plus de 2 heures 20 minutes de musique.
Avec un tel format, la tentation d'une chronique épique est tentante. Pourtant celle-ci sera relativement courte au regard du pavé que nous propose Pervy Perkin. Il y a tant à dire sur la musique du combo espagnol que l'on pourrait aisément en écrire plusieurs pages. La variété des thèmes est très riche, celle des styles également et, de surcroit, intelligemment ficelée pour créer une homogénéité qui sert le concept de l'album.
'Ink' oscille sans cesse entre rock et métal progressif, offrant des thèmes symphoniques bien arrangés, des breaks et ruptures de rythmes dignes des plus grands, une finesse de composition étonnante, des arrangement acoustiques, électros ou folkloriques, le tout servi par des musiciens techniquement au top leur permettant de se concentrer sur l'émotion des compos.
Pervy Perkin propose un album foisonnant d'idées originales et particulièrement bien agencées entre elles. Mais, parce qu'il y a un "mais", et de taille, dont vous vous doutez depuis la lecture de la note, il y a un énorme point négatif : le chant. La plupart du temps catastrophique, particulièrement dès que la tonalité s'élève dans les aigus, la voix de Alex, pourtant agréable lorsque le tempo ralentit, sera juste insupportable pour bon nombre d'entre vous. Les fausses notes sont légions, les faussetés écorchent bien souvent les tympans et l'impression de gâchis qui en résulte procure une frustration à la hauteur du plaisir que les parties instrumentales, heureusement nombreuses, peuvent engendrer.
L'album est tellement riche qu'il semble bien insipide d'en dépeindre platement les méandres. Je prends même le parti de ne pas en décrire plus ici afin de laisser chacun se faire une opinion par lui-même. Qui sait, le chant sera peut-être apprécié, ou ses défaut n'entacheront-ils pas les énormes qualités du reste de l'album ? Ce 'Ink' aura été une torture pour votre serviteur puisque musicalement il peut facilement valoir la note maximale alors que de nombreuses parties vocales le condamnent à la sanction ultime. On est passé si près de l'album de l'année, dommage !