Si King’s X est en sommeil depuis de si longues années, son leader charismatique lui ne chôme pas ! Doug Pinnick multiplie les activités avec un récent album solo "Naked" en 2013, un KXM encore plus récent, avec le batteur de Korn Ray Luzier et le fameux George Lynch à la guitare, sorti trois mois avant ce "PGP2" et un Grinder Blues, encore sous forme trio, prévu pour l’été ! Mais c’est vraiment l’association avec Gales et Pridgen que nous attendions au tournant, un an seulement après la réussite du premier album. Aux attentes directement liées au groupe PGP (cf. la chronique du premier album) se greffent donc les interrogations sur la capacité du bassiste à mener de front autant de projets.
Pour résumer la situation le "Pinnick Gales Pridgen" nous avait vraiment emballé, au point d’entrer dans le classement 2013 des incontournables de votre serviteur, et les quelques longueurs très jam-session nous faisaient espérer que le groupe se recentre sur l’essentiel. A l’écoute de ce "PGP2" il semblerait que les trois musiciens soient allés encore plus franchement dans la spontanéité et l’esprit d’improvisation irrigue presque chaque chanson au détriment de la mélodie, contrairement à "PGP" qui du coup, apparait comme beaucoup plus richement doté.
"PGP2" développe de bons titres heavy bien gras et à la limite du grunge oxygénés par une touche de blues rafraichissante (‘Have You Cried ?’ et ‘Down To The Bone’). Mais les larges plages laissées à la discrétion de la guitare de Gales, en intro (comme dans ‘Build It Back Up’), au milieu (‘I Ain’t Got No Money’) ou en conclusion des titres (‘Psychofunkadelic Blues’), alourdissent (au mieux) ou étouffent (au pire) les efforts mélodiques. Un point sur lequel les américains n’ont pas dévié c’est le partage du chant entre le duo Pinnick Gales. L’excellence vocale dans le mariage choral (refrain de ‘Every Step On The Way’ et ‘Have You Cried ?’) et les harmonies apportent de la rondeur à la rusticité des structures.
Cette surenchère de rock primitif dans lequel PGP s’est fortement investi rend l’appréhension de ce deuxième album délicate. Difficile de dire quelle est la véritable philosophie du groupe car entre les deux albums de Pinnick Gales Pridgen le manque de finition qui se voit colmaté par toute cette matière brute et improvisée semble directement proportionnel à la charge de l’agenda des musiciens (Dug en premier lieu). Reste un album de facture correcte qui comblera les sensibilités aux mélodies typées King’s X ou les nostalgies à une esthétique rock radicale.