Adrian Galysh est un guitariste américain assez peu connu spécialisé dans les albums (presque) entièrement instrumentaux. King Friday est sa deuxième réalisation sortie en 2002. Adrian a débuté la guitare à l’age de 12 ans, influencé notamment par Uli John Roth (Scorpions), Randy Rhoads ou bien encore Eddie Van Halen, avant de par la suite, s’intéresser entre autre à la world music de Peter Gabriel ou à la musique new age de Vangelis. Des influences donc pour le moins diverses... Et quand on sait en plus que notre guitariste en question a suivi une formation à la guitare jazz, voila qui laisse augurer une diversité musicale assez étonnante !
Et en effet, l’album est plutôt varié dans ses sonorités mais ne se perd jamais dans les méandres du « je touche à tout », la cohérence étant belle et bien de la partie. La section rythmique est confiée au batteur Charlie Waymire et au bassiste Philipp Bynoe (Steve Vai) sans oublier la présence de Mike Keneally aux claviers (toujours Steve Vai). King Friday n’est en réalité pas totalement instrumental, puisque trois titres se voient agrémentés de très légères lignes de chant au demeurant très anecdotiques mais apportant une toute petite touche « exotique ».
Que ce soit sur des morceaux très « rock » donnant immanquablement l’envie de taper du pied (Slight Of Hand), ou sur des morceaux à l’approche beaucoup plus « blues » (Ventura Blvd) ou bien « jazz » (Black Coffee) la mélodie n’est jamais mise de côté et je me suis surpris à ne pas m’ennuyer une seule seconde. Voila sans doute un bel exemple d’un album instrumental parfaitement accessible.
Quant aux titres plus atmosphériques, plus axés sur le travail d’ambiance tels les acoustiques Glacier Lake Part 1 et 2, Of War et The Walls Inside, il n'y a rien à dire. Ceux-ci sont très réussis, merveilleusement portés par un délicat jeu de guitare plein de sensibilité. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé le moindre morceau inutile, tous ayant une réelle raison d’exister.
Malheureusement, afin de noircir un peu ce tableau un peu trop idyllique, il faut bien reconnaitre que cet album possède un vrai défaut : il est un peu court. Moins de 35 minutes. Je suis d’une manière évidente resté un petit peu sur ma faim. Deux ou trois titres supplémentaires n’auraient vraiment pas été de refus. Vraiment dommage !
Et sans ce défaut, King Friday aurait peut être pu espérer un point de plus sur ma note finale. Mais de toute évidence, voila une belle surprise que ce disque duquel je n’attendais pas grand-chose, et qui à ma grande surprise, a fait bien plus que me divertir. Non exclusivement destiné aux guitaristes comme peuvent l’être d’autres sorties du même genre, King Friday a de quoi intéresser tout le monde, musicien ou pas. Adrian Galysh, un artiste à suivre…