Les californiens de Djam Karet ne sont certes pas des nouveaux venus sur la scène progressive internationale puisque leur premier album date de 1987, mais leur public reste néanmoins extrêmement restreint à un groupe de fans purs et durs qui voient en eux un groupe novateur, inspiré essentiellement par des grands tels Pink Floyd, King Crimson, Grateful Dead ou, pour les plus jeunes d'entre nous, Porcupine Tree.
Personnellement, je me montrerai beaucoup moins enthousiaste et, si j'admets l'analogie avec Grateful Dead, je la comprends beaucoup moins concernant les autres.
Car Djam Karet nous propose un rock qui n'est à mon goût progressif que d'extrêmement loin. Les morceaux, tous instrumentaux, sentent la jam permanente (d'où peut-être le nom du groupe ?) : sur une succession de thèmes plus ou moins bien trouvés se plaquent des solos plus ou moins bien inspirés pour un résultat... plus ou moins satisfaisant.
Ainsi, à la première écoute, les deux premiers morceaux vont certainement en décourager plus d'un par leur construction, leur mélodie et leurs solos entendus à de multiples reprises et qui font autant avancer le rock progressif que les paroles de Lorie peuvent faire avancer la philosophie française.
Certes, les musiciens semblent s'amuser et le public semble satisfait de l'ambiance que sait insuffler le groupe. Ne leur enlevons pas cela : Djam Karet est clairement un groupe de scène plus que de studios. Mais si je passerais certainement un excellent moment à les écouter dans un pub, autour d'un verre avec une bande de potes, le plaisir de les écouter sur CD est bien moins intense et je n'ai même pas osé essayer de savoir ce que cela pouvait donner dans les conditions d'un enregistrement en studio.
Plaisir de jouer, niveau technique satisfaisant mais sans virtuosité, désintérêt évident pour une production de qualité et manque d'imagination : autant de points qui font que si Djam Karet peut mettre l'ambiance en musique de fond lors d'une soirée de fête, je ne suis pas certain que le plaisir soit au rendez-vous dans le cadre d'une écoute attentive. Du moins ce plaisir ne m'a-t-il personnellement pas été procuré.