Centrozoon est un curieux projet mené par deux musiciens allemands, le guitariste Markus Reuter, et Bernhard Wöstheinrich s’occupant pour sa part des percussions et synthétiseurs. A cette base, on ajoute Tim Bowness (bien connu pour être la voix de No-Man) et une participation légère du batteur Pat Mastelotto (King Crimson). Sur le papier, voila de quoi exciter notre curiosité, voyons ce qu'il en est dans les faits !
Et bien, je dois bien avouer que la déception fut grande, tout comme l’immense circonspection accompagnant les premières écoutes. Musicalement, nous naviguons entre univers électro souvent quasi technoïde saupoudré de divers bruitages électroniques et musique intimiste à la No-Man avec un chant langoureux tenu par Tim Bowness. Très curieux mélange ! Ceux qui le connaissent à travers No-Man ne seront pas dépaysés par sa prestation. Ils le seront beaucoup plus par une grande partie de la musique sur laquelle il pose sa voix.
Le tout est souvent musicalement un peu trop répétitif. Sans doute est-ce sensé donner un côté hypnotique, mais en ce qui me concerne c’est raté ! Le meilleur exemple est le titre quasi-techno "Carpet Demon", dont l’écoute m’est particulièrement pénible, n’étant pas vraiment un adepte des boites à rythmes et autres caractéristiques venues du monde électronique. Et malheureusement ceci vaut pour de nombreux morceaux qui, sans, cette coloration électro/techno un peu trop poussée auraient pu être beaucoup plus plaisants.
Heureusement, ce "Never Trust The Way You Are" comporte quelques titres à l’intérêt non négligeable. A commencer par mon préféré, le très atmosphérique "Make Me Forget", se rapprochant beaucoup de l’esprit No-Man (ceci expliquant certainement cela). "Ten Versions Of America" bien que plus électro arrive à tirer son épingle du jeu… Quand à Bigger Space, il aurait pu s’en sortir bien mieux s’il n’était pas aussi long et un peu fatigant.
Malheureusement, je suis resté hermétique à une bonne moitié de cet album. Mais, il faut bien reconnaître que l’étrange association Bowness/musique fonctionne plutôt bien et que finalement le résultat n’est pas aussi catastrophique qu’on aurait pu le craindre. Si un univers musical plus électronique ne vous fait pas peur et que le rock intimiste à la No-Man fait également partie de vos styles favoris, jetez-y une oreille attentive. J’ai bien peur que dans le cas contraire (pour cause de "divergence" musicale), ce disque ne vous laissera pas une impression inoubliable…