Les trois premiers albums de Silhouette avaient reçu un accueil plutôt positif, obtenant une cote allant de "A écouter" à "Recommandé" et l'on pouvait espérer que ce quatrième opus serait qualitativement dans la même veine. Disons le sans détour, l'espoir n'est pas déçu, le quintet hollandais nous propose ici une oeuvre plus qu'agréable.
La formation a un peu évolué puisque Rob van Nieuwenhuijzen a remplacé Jos Uffing derrière les fûts et que Daniel van der Weijde est venu ajouter sa guitare à celle de Brian de Graeve. Mais globalement la musique est bien ancrée dans le néo-prog mélodique et néanmoins sirupeux très prisé au pays des tulipes et de l'édam. Toutefois, un petit plus est apporté par l'adjonction de quelques instruments plus classiques tels que la flûte, le violon, le violoncelle et la clarinette.
Au niveau des compositions, la variété est de mise, tant dans les durées que dans le contenu instrumental. Le premier "gros morceau" de l'album est la suite en deux parties "Web Of Lies". Le premier volet est très néo traditionnel avec ses déferlantes de claviers et de guitare alors que le second est plus romantique débutant avec le violoncelle et finissant joliment au piano. On retrouve ce style dans l'excellente huitième piste : "Devils Island" avec un chant parfois à deux voix qui fait penser un peu à Phideaux ou A.C.T.
Deux titres se démarquent sensiblement des autres par leur puissance voire leur agressivité, rapprochant ainsi Silhouette de leurs compatriotes de Knight Area. Si "Beyond The Seventh Wave" est juste musclé dans sa première et sa dernière parties, "Escape" est carrément brutal et reprend quelques poncifs du metal : batterie martelée, basse ronflante et riffs agressifs de guitare sursaturée. Heureusement, pour le oreilles sensibles que cette violence ne déferle pas tout au long du morceau qui ne dure par ailleurs qu'à peine plus de cinq minutes.
Après moult hésitations, j'opte finalement pour la recommandation. Même si on reste dans un style musical sans surprise, ce dernier album de Silhouette est varié dans ses compostions et son interprétation est de haute qualité, deux arguments qui le hisse au rang d'ajout intéressant à la discothèque idéale du néo-progueux.