Cinq années après le calamiteux “Beacon of Light”, le groupe norvégien Adventure tente à nouveau sa chance avec quelques changements dans sa formation (un des deux batteurs et le chanteur ont été remplacés), pour un nouvel album solidement ancré dans le néo-prog traditionnel.
Changement radical d’orientation : les rythmiques lourdingues qui encombraient le précédent opus ont été évincées - au grand soulagement de nos tympans - et c’est avec une rythmique beaucoup plus sage que sont conduits les différents morceaux. Mais pour les habitués des musiques progressives, “Caught in the Web” apparaitra désespérément conventionnel : les thèmes vocaux sont très convenus (‘Simple Man’, trop évident), et les gimmicks du prog (breaks, changements de tempos, longs soli) apparaissent comme autant de procédés qu’il faut utiliser pour rester dans le cadre.
Pourtant, il y a du fond dans les compositions : les instrumentaux sont souvent agréables (l’intro de ‘Hope’, le duo guitare-claviers de ‘Empty Minds’, ou les soli de ‘Caught in the Web Pt.2’) et la longueur des morceaux pourrait convenir à l’auditeur en quête de digressions aventureuses. Malheureusement, les musiciens apparaissent souvent à la peine, avec une batterie très datée, un guitariste très scolaire ('Fast Train’, ‘Caught in the Web Pt.1’, ‘Simple Man’), qui en dépit de partitions souvent intéressantes, manque d’autorité pour les exploiter, et un chanteur souvent laborieux (c’est mieux sur ‘Simple Man’ et son lead vocal féminin). Dans l’ensemble, les arrangements sont très (trop) classiques, reprenant des idées qui ont été brièvement à la mode au début des 70’s avec un choix sur les sonorités grèvant lourdement le résultat final.
Adventure est quand même en progrès par rapport à l’album précédent mais il lui manque l’oreille et l’autorité d’un producteur qui saurait faire les bons choix d’arrangements pour mettre en valeur des idées de compositions qui pointent sous la pauvreté instrumentale. Il reste encore du chemin à faire !