Darryl Way est un des membres fondateurs, compositeur et violoniste entre 1970 et 1972 du groupe Curved Air, qui - coïncidence ? - fait également parler de lui avec un nouvel album en cette année 2014. Mais contrairement à son groupe d’origine, Darryl n’a jamais cessé d’enregistrer, en groupe (Darryl Way’s Wolf et Stark Naked & the Car Thieves), comme accompagnateur (il a notamment joué avec Gong et dans un album de Jethro Tull) ou dans huit albums solo, dans lesquels il explore le côté classique de son instrument. Avec “Children of the Cosmos”, il ambitionne de s’aventurer davantage du côté progressif.
De progressif, il n'y a pourtant pas grand chose : la brièveté des compositions et le coté couplet - refrain - court passage instrumental très classique ne permet pas de labelliser cet album dans cette catégorie. Tout au plus, l’utilisation très variée du violon permet-elle d’apporter une coloration plus originale à des compos agréables mais sans grande surprise.
“Children of the Cosmos” est entièrement joué par Darryl. La section rythmique est confiée à l’électronique, avec les limites que l’on connait pour les percussions, même correctement programmées : manque de dynamisme, monotonie ... Pourtant, le côté électro convient tout à fait au violon que Darryl maîtrise très bien, que ce soit dans le registre classique (intégration du fameux Canon de Pachelbel dans ‘Don’t Look Back’), ou dans un style plus moderne (voir l’excellent solo sur le titre éponyme, ou le très joli instrumental ‘Lagan Love’). Les limites du tout self-made se font nettement sentir sur les trois ‘Tales’ qui cloturent l’album, trois titres plus que moyens qui frisent la caricature du soliste qui se produit avec son clavier lors d’une croisière dans un concert que personne n’écoute.
L’originalité apportée par un violon somme toute fort agréable n’arrive pas à compenser un fond de composition plutôt sage et conventionnel ... dommage, les premiers titres possèdent un cachet qui ne demandait qu’à être mis en valeur par une section rythmique digne de ce nom !