Ha ! Toutes ces formations d’un certain âge qui éprouvent le besoin de remettre en lumière leur production passée… Finalement, on aurait presque l’impression qu’il s’agit d’un passage obligé dans une (longue) carrière tellement cela est devenue monnaie courante. Il faut avouer que c'est l'occasion parfois de remettre un groupe en selle mais plus généralement de rappeler au public une période au cours de laquelle la formation était à son apogée.

Cette fois-ci, c’est au tour de Focus, formation progressive néerlandaise des 70’s, de proposer une relecture de leur catalogue à commencer par l’inusable « Hocus Pocus », leur morceau probablement le plus célèbre, issu de l’album ‘Moving Waves’. Cette curieuse composition (mélange improbable de Jethro Tull et de chant tyrolien) fait toujours son petit effet. Pour la petite histoire, sachez qu’elle a même été utilisée à bon escient dans une scène du récent remake du film Robocop, c’est dire l’intemporalité du morceau. On poursuit avec « Tommy » dans une veine plus posée avec un solo de guitare à faire pleurer les pierres, digne des meilleurs travaux d’Andy Latimer au sein de Camel.

Il faut noter que Focus est une formation principalement instrumentale dans laquelle se dégage surtout la flute de Thijis Van Leer et la guitare des différents membres successifs du groupe (de Jan Akkerman à Menno Gootjes actuellement). ‘House of the King’ revient en terre Tullienne avec sa flûte virevoltante tandis que ‘Focus 1’ possède un très beau final qui n’est pas sans rappeler certaines musiques de la Renaissance (autre influence pour un certain… Ian Anderson). Inutile de continuer à énumérer les morceaux, l’interprétation est solide et le style est le même d’un bout à l’autre de l’album avec cette petite pointe de bizarrerie dans le chant qui peut plaire ou agacer mais qui est l’une des caractéristiques de la formation.

Au final, Focus ne joue pas la carte de l’originalité mais propose une belle relecture plutôt fidèle de quelques morceaux les plus emblématiques de son répertoire. Une bonne entrée en matière pour qui voudrait découvrir ce groupe tout à fait représentatif du courant progressif dans les 70’s.