Après un premier album assez sympathique, Hard Riot passe à la vitesse
supérieure avec 'The Blackened Heart'. Nos allemands, mettant
toujours plus d'énergie à nous faire revivre ce bon vieux Hard &
Heavy Rock N'Roll qu'à en repousser les frontières, enfoncent le clou
en proposant une musique désormais mieux écrite, emballée et
produite.
Dès le premier titre, 'Blackout', le groupe ne fait aucune concession et fonce tout droit. Et très vite, il faut se rendre à l'évidence, la véritable force d'Hard Riot tient dans la voix puissante et toujours à la limite de la rupture de Michael Glidner. Parfois Screamo, toujours très brute, capable de belles montées rageuses bien que généralement grave, elle donne tout son intérêt aux compositions.
Attention, ce n'est pas que le groupe derrière ne fournit pas le boulot, loin de là ! Avec une session rythmique puissante et groovy ('Devil's BBQ', tout simplement imparable avec ses petits gimmicks de banjo et violon sur un Hard Rock à la Ugly Kid Joe) et une paire de guitariste digne des meilleures, le groupe assure. Mais il y a fort à parier que sans cette voix unique, tout le talent des musiciens ne suffirait pas à faire passer la formation au rang supérieur.
Livrant tout au long de l'album un Hard Rock Heavy et mélodique matinée d'influences modernes, "The Blackened Heart" ouvre les hostilités avec deux titres up-tempo directs et jouissifs dans lesquels le Heavy l'emporte sur le Rock et le duo Rockrohr/Glidner balance des riff et des soli suffisamment originaux pour zapper l'impression de redite. Capable de pondre désormais des titres très catchy, trop parfois ('The End' ou 'Not Alone' risquent de vous lasser rapidement) Hard Riot maîtrise son sujet de A à Z et peine à être pris à défaut, même sur la power ballade 'Count On Me' aux relents de Nickelback). Et quand il apporte à son Metal une dose suffisamment goûteuse de Hard Rock à la Airbourne ou Aerosmith, le combo gagne encore en crédibilité comme sur un 'The Enemy Within' crunchy et groovy ou un 'Dirty Game' qui révèlent ici un véritable effort de groupe, une cohésion rare et une énergie incendiaire.
Un 'Last Goodbye' nostalgique réhaussé d'une touche discrète de violon sur la mélodie principale, un 'High Society Bitch' infectieux à souhait (ce solo encore une fois !) et un titre final boosté rappelant les deux premiers (pour boucler la boucle et donner envie de repartir à zéro de suite) et le tour est joué.
Pas besoin de phrase ni de long discours comme le dit notre ex-moustachu d'Astaffort, Hard Riot change tout dedans et tout autour ! Il y a définitivement un "je ne sais quoi" de différent chez lui à trouver dans cette cohésion, cette envie et ces tripes qui ressortent sur chacune des plages de cet album finalement imparable.