Présenté comme l’énième sensation Outre-Manche, de façon paradoxale, Lonely the Brave n’avait rien de séduisant sur le papier tant l’exercice promotionnel de survente est devenu galvaudé.
C’est donc avec énormément de préjugés que l'écoute de ce premier effort -"Day’s War"- débute par une intro instrumentale intimiste sobrement intitulée 'Intro' qui entame une boucle qui sera bouclée sur le tout aussi sobrement intitulé 'Outro'. Si bien que même si nous ne sommes pas en présence d’un album concept, tous les éléments laissent à penser un album réfléchi dans le moindre détail et la suite ne fera que conforter cette agréable impression. Dans ces conditions, nous ne serons pas surpris d’écouter le tube 'Trick of the Light' ou 'Backroads' véritables hymnes rock puissants menés par la voix envoûtantes de David Jackes sorte de Joe Summer (Fiction Plane) qui aurait musclé son jeu. Ce parallèle avec le groupe du fils de... prend tout son sur le fabuleux 'Dinosaur' intimiste. En guise de clôture de ce premier volet, Lonely the Brave nous offre un 'Deserter' aux allures Midnight Oil dans son riff.
Après un instrumental atmosphérique dans la veine d’ 'Intro' et 'Outro', l'interlude 'Untitled' se présente comme le calme avant la tempête crescendo dont les premières houles s’écrasent dans les oreilles avec 'King of the Mountains' et atteignent leur paroxysme sur l’explosif 'Black Saucer'. Mais le vrai moment d’anthologie reste le fabuleux 'Victory Line' qui vous prend aux tripes – comme le splendide et émouvant clip - à la faveur des riffs rageurs et du chant torturé de David Jackes. Par la suite, Lonely the Brave ralentit le rythme pour entamer une valse à trois... titres à commencer par 'The Blue the Green' sur lequel le chant de David Jackes prend des accents Chris Martin (Coldplay) ou encore l’envoûtant 'Call of Horses' et son final entêtant introduit par l’acoustique titre éponyme.
Pour une fois, la promotion dithyrambique était justifiée, nous tenons bien en Lonely the Brave un futur grand de la scène rock comme en témoigne ce premier effort "doom pop" chargé d’émotions contrastées.