Ce n'est pas le départ définitif de sa chanteuse Rachel Fannan en 2010 qui aura eu raison du combo Rock Psyché Sleepy Sun. Formée en 2005, la troupe sort aujourd'hui son quatrième effort, second sans Fannan, et "Maui Tears" voit le groupe se stabiliser définitivement.
Après un "Spine Hits" hésitant (qui ne le serait pas après avoir perdu une telle chanteuse),le groupe se rassemble autour de Bret Constantino désormais très à l'aise dans son rôle de chanteur à plein temps. Ce dernier, porté par un groupe solide et unidirectionnel pousse en avant son registre vocal, proposant une variation plus profonde tant dans les tonalités que la puissance retenue (le gouffre qu'est 'Everywhere Waltz').
Sleepy Sun retrouve ici l'intelligence psychédélique de ses débuts associée à une plus grande maîtrise de son univers. Ainsi 'Words', qui aurait pu être un titre Folk très banal prend dans les narines une dose d'hallucinogène suffisante pour en faire une sucrerie spatiale. Et que cela soit le Rock avec le plombé '11:32' dans lequel la guitare bourrée d'effets et vibrato s'en donne à coeur joie ou la Pop avec le mutant 'Thielbar', l'un des meilleurs moment de l'album, rien ne semble ici résister au traitement made in Sleepy Sun.
L'effet shoegaze d' 'Outiside', la basse floydienne de Jack Allen (magique sur 'Slowdown'), le fuzz permanent et cette lourdeur psychédélique constante s'associent pour le meilleur sans jamais faiblir (en dehors de l'anecdotique 'Galaxy Punk' peut être) pour terminer en apothéose sur un 'Maui Tears' de plus de 10 minutes qui confirme que Sleepy Sun a atteint une certaine envergure et semble ne vouloir craindre personne, avalant tout ce qui passe à sa portée dans son hallucinant vortex. Une belle réussite !