Kaos Moon est un groupe canadien officiant dans une catégorie que je qualifierai de progressif accessible. Par accessible, j’entends que les compositions du groupe sont toujours très coulées, très peu « complexes » à de rares exceptions près. Bref, ce n’est pas vraiment expérimental et ça devrait pouvoir attirer un large public. Je précise tout de même pour info que The Circle Of Madness constitue leur deuxième album et qu’il sort pile 10 ans après leur tout premier effort…
A l’écoute, on ne peut s’empêcher de trouver que musicalement c’est plutôt bien fait, mais en poussant un peu plus loin, on s’aperçoit en fait que le tout apparaît un peu trop lisse et sans réelle surprise. Pourtant ça débute de manière intéressante avec des sonorités orientales et une voix délicatement posée dessus. « Eternal Light Avenue » s’avère donc plutôt réussi et intéressant. Voila qui lance bien le disque…
Ça s’enchaîne plutôt bien avec un « Say To Me » manifestement découpé en deux parties, une première assez cool et sans grande surprise mais qui débouche sur une partie plus osée, plus progressive dans l’âme, révélant ainsi une certaine ambition au niveau de l’écriture. Mais voila, « Crawl » et sa ligne de basse très présente très « groovy », propose une avancée nettement trop linéaire. Le chant peu varié ayant de plus tendance à lasser, voila un morceau limite "pop" que je n’hésite pas à zapper volontiers.
Et c’est juste après que l’on se rend compte qu’il manque indéniablement quelque chose à la musique de Kaos Moon. Le titre « The Waves » le montre clairement. Il n’est pas mauvais en soi avec de jolis passages de violon mais on l’oublie vite. Il lui manque le petit quelque chose qui fait toute la différence. On peut facilement dire la même chose de morceaux comme « SOAB » ou « Presidency » qui sont carrément trop prévisibles.
Et quand le titre s’avère reposer sur de bonnes bases comme c’est le cas de « The Wall Of Silence », c’est au niveau de son développement que le bât blesse, certaines parties s’avérant peu inspirées, mal intégrées et tout simplement ratées.
Tout n’est pas si noir heureusement. Les titres s’avèrent toujours assez agréables à l’oreille et l'on se prendrait presque à chantonner le refrain du titre éponyme, preuve que finalement ce disque ne semble pas vraiment manquer sa cible. Il suffit juste d’être conscient que ce côté « easy-listening » risque fort de mécontenter les adeptes de complexité et de grandes œuvres progressives. Une fois assimilé et pris comme ce qu’il est, à savoir une sortie sympathique offrant de bons moments, « The Circle Of Madness » se défend bien et remplit honnêtement son contrat. Reste que dans mon cas, et malgré une bonne maîtrise instrumentale, je reste légèrement sur ma faim…