Plébiscité
et récompensé par les webzines britanniques à la sortie de "The
Awakening", leur premier album en 2010, Winter in Eden a acquis par
la suite une solide réputation en live avant de sortir en 2012 "Echoes Of Betrayal". Ce second opus n'ayant pas vu l'effervescence
initiale monter en flèche, le quintet anglais de Métal
mélodico-symphonico-gothico-progressif, mené par une Vicky Johnson
dont les qualités vocales ont été couronnées par la web-presse,
tente de passer avec plus de retentissement le délicat passage du
troisième opus avec la sortie de "Court Of Conscience" en 2014.
Monter
en première division n'est pas une sinécure pour un groupe à
chanteuse évoluant dans ce registre musical fourmillant. Alors, pour
tenter de s'en rapprocher, l'idée de côtoyer les mêmes techniciens
du son qu'un grand nom peut survenir. Produit et mixé par le même
binôme que Within Temptation et enregistré aux Pays-Bas, ce troisième album annonce la couleur : le succès de la bande à
Sharon apparaît comme le Graal.
Aussi,
ne sommes-nous pas surpris, à l'écoute de cet opus, de retrouver quelques ingrédients qui font le succès des Bataves. Le Métal
de Winter In Eden est plutôt en mode mid-tempo, comporte quelques
sautes d'humeur franchement musclées, ne rechigne pas sur les
claviers imposants, prend le parti d'une approche
radio-friendly des mélodies et caresse dans le sens du poil par
petites touches les amateurs de sensations gothiques et symphoniques.
A
l'inverse de Within Temptation, qui est passé maître en accroche
mélodieuse directe, le savoir-faire de Winter In Eden en la matière
est plus long à se dessiner. Il convient donc, pour apprécier à sa
juste valeur cet album, de passer par plusieurs écoutes attentives.
Méfiez-vous de ce fait de la première impression qui risquerait, un
peu trop abruptement, de vous détourner de cet opus sous prétexte
que, de prime abord, il ne se dégagerait de celui-ci qu'une insipide
neutralité.
"Court
Of Conscience" est une œuvre qui s'apprivoise. Elle ne
révolutionne pas le genre certes, mais peut a minima s'entendre
comme une pierre supplémentaire à l'édifice déjà bien solide du
Métal à chanteuse.