Pour leur troisième album, le trio de The Samurai Of Prog, entouré de nombreux musiciens invités, sort de l'ornière des reprises où, certes il excellait, pour nous offrir des compositions originales ... ou presque. Aux cotés de Marco Bernard, Kimmo Pörsti et Steve Unruh, interviennent ici des instrumentistes issus de groupes tels que England, Glass Hammer, Anglagard ou The Musical Box, pour ne citer que les plus connus.
C'est une composition inédite du groupe England qui donne son titre au présent opus, offerte à TSOP par Robert Webb, son créateur, qui est ici crédité comme claviériste invité. Puisqu'on en parle, malgré que ce ne soit pas la première piste de l'album, commençons par "The Imperial Hotel". Cette longue pièce de plus de 28 minutes ne peut renier ses origines 70's et les amateurs d'England seront comblés. On y retrouve l'ambiance champêtre, un brin Canterbury, qui était la marque de fabrique du groupe. Plusieurs écoutes seront sans doute nécessaires à l'auditeur néophyte en la matière pour apprivoiser cet épique riche en thèmes, ruptures et reprises.
Les quatre compositions qui se partagent le reste de la durée de l'album portent chacune l'empreinte sonore de leur compositeur. Ainsi on ne doute pas un instant que "After The Echoes" soit l'oeuvre de Kamran Alan Shikoh de Glass Hammer, tant l'ambiance est 'yessienne'. "Limoncello", proche de Big Big Train, est typiquement la composition 'agaçante' avec sa petite mélodie qui sonne très classique, entourée de soli de guitare mais aussi de sons qui semblent sortis d'instruments baroques, et qui vous entre dans la tête rapidement.
Sur le très court "Victoria's Summer Home", David Myers de The Musical Box nous fait une démonstration de piano classique digne d'un compositeur de l'école romantique. Certains jugeront cette piste superfétatoire, mais elle n'enlève rien aux qualités globales de cet album. Enfin, avec la dernière piste, "Into the Lake", c'est du coté de Gentle Giant que l'on peut trouver une parenté. Cette filiation étant toutefois assez éloignée, elle semble n'avoir gardé que les ingrédients qui emportent mon adhésion alors que je ne suis pas vraiment amateur du 'gentil géant'.
Un bien belle réussite pour notre Samouraï qui, tout en gardant ses références, a su nous offrir une oeuvre originale et intemporelle. Cette alchimie des sons et influences anciens et modernes pourrait porter une étiquette du genre post-néo-classic prog canterbérien.