Alors qu’après le bac certaines choisissent fac de psycho ou de droit pour embrasser une carrière bien comme il faut, Joe Wild, elle, ne refreine pas son amour de la guitare et de la musique. Etudiant la théorie et la pratique, avec en point d’orgue un diplôme de la prestigieuse MAI de Nancy à 21 ans, Joe Wild ne franchit le pas de l’enregistrement que solidement formée. Un séjour aux Etats-Unis va être l’occasion pour elle de composer son premier album "ToyBox" en 2010. Si Joe Wild s’est chargée de l’ensemble de la composition, du chant, de la guitare et du visuel qui accompagne le CD, elle s’est entourée d’une brochette de musiciens donnant vie à une musique d’inspiration américaine gorgée de testostérone.
Dès la touche lecture enclenchée les riffs puissants et les chants languissants de Joe Wild irradient l’espace. Véritable bréviaire métal, "Toybox" reste calé sur l’efficacité avec des accords et des trames rythmiques majoritairement simples. Le revers de la médaille est que cette simplicité, trop rarement contredite, s’avère un obstacle à une écoute totalement prenante de bout en bout. Joe Wild maîtrise une partie des codes du heavy metal, notamment les clichés du «sexe, drogue et rock’n’roll» exprimés avec une gentille insouciance, mais ses tropismes extrêmes amènent d’autres ingrédients qui ne font pas toujours bon mariage (les prurits hard-core des refrains). Niveau guitare on entend une Joe Wild généreuse et amoureuse de son instrument. Son jeu manque un peu de souplesse mais ne souffre pas de l’orgueil propre au sexe opposé d’en mettre plein les yeux techniquement.
"Toybox" est déjà un album de professionnel avec une production très propre et une forte expression des instrumentistes. Reste un contenu qui nous apparait comme perfectible au vu de ce dont est capable Joe Wild dans certains titres plus élaborés. Pour le style dont se réclame la guitariste l’essentiel est là mais l’énergie et la rage ne suffisent pas à faire un bon album.