Leur premier album, 'Can’t Buy A Thrill', avait obtenu un triomphe inattendu et était même devenu disque d’or, contraignant le groupe à accroître le nombre de ses concerts. Leur compagnie, ABC Records, profitant de la nouvelle notoriété de Steely Dan, leur demande alors d’enregistrer un 2ème album, tout en continuant la promotion du premier. C’est ainsi qu’en juillet 1973, ‘Countdown To Ecstasy’ débarque dans les bacs. Enregistré très rapidement pendant leur tournée américaine de la même année, cet album jouit d’une production et d’un son irréprochables et a été enregistré avec la participation de nombreux musiciens de tournée.
Dès la première chanson, le ton est donné : un jazz-rock de 5 mn, un rythme fougueux et des soli à foison. Fagen dira de cet album qu’il a un son presque live, car enregistré en tournée. 'Razor Boy' continue sur cette voie, mélangeant piano, percussions et claviers pour arriver sur une belle chansonnette aux accents éplorés, 'The Boston Rag' au son de guitare plus inhabituel. Les musiciens se laissent aller à de longues improvisations jazz, voire bossanova sur 'Your Gold Teeth' alors que "Show Biz Kids' change de registre avec ses chœurs typés soul. C’est la première chanson à atteindre un certain palmarès à la radio mais elle n’aura pas le triomphe escompté à cause des paroles jugées trop explicites. Suivent 'My Old School', superbe ballade et confession aux années d’école des membres du groupe et pour clôturer, 'King Of The World', insolite fusion de jazz/psyché, avec wah-wah, synthés et improvisations.
Avec une ample palette d’influences, un style indivisible (surtout apporté par les arrangements piano jazz de Fagen) et des compositions aux structures alambiquées, Steely Dan livre un avant-gout de 'Aja' qui deviendra, quelques années plus tard, un de ses chefs-d’œuvre. Iniquement renâclé par le grand public et les radios, 'Countdown to Ecstasy' fut pourtant glorifié par la presse et reste un incontournable pour tout fan de Steely Dan !