« Deep Kick est un groupe de Heavy
metal suisse formé à Neuchâtel », c’est ainsi que le groupe est présenté
sur Wikipedia.
Pourtant, une seule écoute de leur
premier album suffit à constater que cette définition est bien trompeuse. Il
serait en effet illusoire de chercher la quelconque trace de Riffs acérés et de
rythmiques pesantes dans les 14 titres qui le compose. A l’image du nom du groupe qui est
emprunté au titre d’un des morceaux de l’album "One Hot Minute" des Red Hot Chili
Pepper, les Suisse donnent dans un Rock aux influences Funk évidentes. Mais
loin d'évoluer dans du Funk-metal, ils seraient plutôt à renger dans la catégorie
Funk-Rock. Ou bien ce que l’on appelait "Fusion" au début des années 90. Mais il serait faux de penser que Deep
Kick n’est qu’un clone du quatuor californien. Car objectivement, si la filiation est bien réelle, il n’y a que
quelques morceaux qui renvoient directement au groupe d’Anthony Kiedis. Il en
va ainsi de certains aspects de 'Financial Love', 'Blood Is Blue' et de 'Merry Go
Round', qui pourraient trouver leur place sur un des disques de RHCP.
Mais à l’image d’un titre de la trempe
de 'Mr Hyde’s Bright Side', Deep Kick adopte généralement un style plus dépouillé. Le fait que le groupe ne soit qu’un trio ne devant certainement pas y être étranger. Les Suisses se montrent également plus Pop, que les RHCP. Au jeu des comparaisons, on peut
également considérer que le groupe semble moins torturé que Primus, plus
accessible que 24-7 Spyz, moins Funk que Dan Reed Network, et moins Metal que
Faith No More.
Quoiqu’il en soit, l’énergie et la
maîtrise instrumentale sont bien présentes tout au long de cet album qui parvient
à agréger Pop, Funk et Rock avec un bonheur certain. Bonheur, qui tient pour beaucoup à
l’équilibre trouvé entre les différentes composante de sa musique. De fait, les compositions sont bien
construites, et surtout très bien mises en valeur par des musiciens qui
parviennent à varier leur mode d’expression, pour ne jamais lasser l’auditeur. Il serait toutefois exagéré de
considérer que ce "Human Buzz" est une réussite de bout en bout. Celui-ci n’évite
pas certaines longueurs, et aurait certainement gagné en efficacité en se
débarrassant de quelques titres dispensables à l’image de 'Set You Free'. Mais
ce manque de concision, semble plus tenir de l’erreur de jeunesse, de la fougue et de l’envie de
beaucoup donner que d’un défaut intrinsèque au groupe. Et comme ces éléments, générosité en tête, font également parties
des qualités de Deep Kick, il faut savoir en prendre son parti. Ce qui n’est pas très difficile car à
l’écoute de 'To The Ones Who Wait', 'Stéreo' ou 'Hangover', on ne peut que se laisser porter
par ces morceaux faciles d’accès, efficaces et diablement entrainant.
Dans un style un peu tombé en désuétude,
Deep Kick nous offre un disque rafraichissant et efficace.