Jason Rubenstein est un vieux rouleur. Comme le livret l'indique, cet amoureux de rock progressif produit et écrit de la musique depuis 1995 (on peut même entendre une de ses compositions dans le nanar ''Replicant''). Pour son sixième album, il a choisi d'illustrer l'adage populaire : 'C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes'.
L'album débute assez violemment par un titre mystérieux 'The contemplation of the cosmologer' avec une montée en crescendo de sa guitare. Jason Rubenstein est fidèle à son concept de combinaison de rock progressif et de metal en jouant très fort et énergiquement des suites instrumentales dans lesquelles un piano apporte parfois un peu de fraicheur ('The Set Up' avec ses riffs de guitare lancés comme des flèches, ou 'A burden of the secrets et son piano emersonien).
Pourtant, au fil de l'album, l'ennui gagne l'auditeur. ''New metal form old boxes'' laisse de côté toute réflexion et propose des boucles instrumentales dépourvues de saveur et des constructions trop similaires tombant parfois dans l'auto-plagiat. L'intro d'Unspeakable Highways' ressemble à ce titre à celle de 'The set up' tandis que celle de 'The steppes of sighs part 1' rappelle la piste d'ouverture.
L'album se présente ainsi comme une démonstration technique tournant dans le vide, à la manière d'une locomotive flamboyante qui, après un départ foudroyant s'arrêterait cinq cent mètres plus loin. La dernière piste est une reprise directe d'Emerson Lake and Palmer, 'The Barbarian' mais n'échappe pas au naufrage, prouvant par ailleurs que la musique d' ELP, souvent accusée d'être frigide, n'est pas exempte d'une qualité et d'un savoir-faire unique.
Si l'artiste revendique son travail comme un mélange entre Wendy Carlos, Philipp Glass, Emerson Lake and Palmer, la musique classique et Nine Inch Nails, à aucun moment cette alchimie ne semble réellement atteinte. Le rock progressif après sa première disparition a laissé sa place a des amateurs éclairés qui ont su s'éloigner de leurs références pour démarrer leur propre aventure. Ici, la grande absence est celle de Jason Rubenstein qui laisse parler ses influences sans jamais proposer une once d'originalité. Dommage...