Kruk nous vient de Pologne – son nom signifie "corbeau" dans la langue de Copernic – et œuvre dans les sphères d'un Hard Rock des 70's où transparaissent les influences d'Uriah Heep, de Deep Purple et de Santana, artistes que ces hommes de l'est ont d'ailleurs accompagnés en tournée. Before est leur quatrième album.
Pour accrocher au style du combo, il convient d'apprécier non seulement les groupes précités mais aussi d'être un amateur d'orgue Hammond et d'une approche du Hard Rock orientée vers une prédominance des guitares. Mais attention, il n'est pas question ici d'une succession de riffs bourrins - même si l'œuvre n'en est pas dénuée - attendez-vous plutôt en effet à des sons "aériens". De ces soli-là, l'opus en est rempli à ras-bord et le feeling du six-cordiste vous met l'épiderme en érection pileuse.
Comme pressenti ci-dessus, c'est bien en mélangeant dans un shaker une grosse dose de la bande à Mick Box avec une bolée de celle de Ian Paice et en y ajoutant une bonne lampée des sons de Santana que vous vous approcherez du breuvage proposé. Le traitement par la mélodie de ces sonorités anciennes – certains titres sont fortement radio -friendly - permet toutefois à l'œuvre de rester suffisamment "dans l'air du temps" pour ne pas rebuter ceux d'entre vous qui ne sont pas forcément nostalgiques de ces sons quadragénaires, la variété des ambiances proposées renforçant par ailleurs le plaisir de l'écoute. On peut en effet passer d'un son lourd limite Sabbathien à un titre bluesy joué en picking, puis à un morceau sorti du "Phenomenon" d'UFO ou d'un opus de Rainbow.
Une sacrée bonne surprise donc que cet album polonais qui devrait réunir les suffrages de nombreuses franges de la population amateur de Rock dit "musclé". Alors, même si l'association "groupe de l'est – sons des 70's" ne fait pas scintiller en vous mille étoiles, ne commettez pas l'erreur de vous détourner de cet opus, votre discothèque idéale connaitrait une imperfection en cette année 2014.