Pour fêter ses presque 25 années d'existence, Landmarq publie en cette année 2014 une double rétrospective retraçant son parcours marqué par la présence à sa tête de deux chanteurs aussi charismatiques que remarquables, ayant fait leurs preuves dans de nombreux projets progressifs avant ou après leur passage dans ce qui est un groupe phare du mouvement néo-progressif.
Damian Wilson, frontman original de Landmarq, voit ainsi ses performances des trois premiers albums du groupe résumées en neuf titres judicieusement choisis, avec en point d'orgue l'épic Ta Jiang et le morceau phare de The Vision Pit, le punchy Narovlya. Dans un registre un peu plus rentre-dedans que sa consoeur, celui qui a depuis prêté son talent à de nombreux groupes et projets faisait ici ses premières armes, en parallèle avec ses débuts avec Threshold, dans un répertoire plus musclé. D'obédience néo-progressive, les plages issues de cette première époque du groupe se révèlent riches en rebondissements, dans une forme cependant assez directe, mixant habilement mélodies entêtantes et rythmiques syncopées, le tout ponctué de soli de guitare flamboyants, évoquant le meilleur de leurs glorieux ainés de Twelfth Night. La progression dans la set list montre ainsi les capacités vocales incroyables de celui qui fut un temps pressenti pour intégrer Iron Maiden !
Au contraire de son alter ego masculin, Tracy Hitchings a d'abord roulé sa bosse aux quatre coins de la sphère progressive, avec en point d'orgue ses collaborations avec Clive Nolan. Son arrivée au sein de Landmarq a amené le groupe à développer encore un peu plus son aspect symphonique, avec des claviers prenant de plus en plus d'espace, sans toutefois reléguer la guitare magique de Uwe D'Rose à la portion congrue. Les compositions prennent ainsi plus d'ampleur, la voix féminine punchy de la "Queen of Prog" s'adaptant en outre parfaitement bien aux titres portés jadis par Damian Wilson, et que l'on retrouve ici en live (Tailspin, After I Died Somewhere), extraits des 2 albums publiés durant la longue parenthèse studio du groupe (Thunderstruck et Aftershock). Pour compléter cette galette dédiée à la belle, on retrouvera quatre titres extraits de Science of Coincidence (deux live et deux en studio), ainsi que deux autres issus du dernier album en date. Et pour couronner ce véritable best-of, rien de tel qu'un dernier morceau inédit, Origins, spécialement enregistré pour l'occasion, et dont les 11 minutes prolongent l'aventure tel un trait d'union tiré entre un passé majestueux et un futur prometteur.
Si l'intérêt d'un tel best-of reste limité pour l'auditeur familier du groupe, il reste une excellente porte d'entrée pour celui qui souhaiterait découvrir une formation à la personnalité affirmée, évoluant dans un univers, le néo-progressif, où il n'est pas toujours facile de se démarquer de la concurrence. Rarement sollicité lors des remises de récompenses et highlights en tous genres, Landmarq nous prouve, si besoin était, qu'il fait bien partie des groupes évoluant dans la première division progressive, cette collection de titres balayant l'ensemble de sa carrière étant riche en éléments propres à faire frissonner de bonheur n'importe quel adepte du genre. On en redemande !