ARTISTE:

TERADELIE

(FRANCE)
TITRE:

BLACKOLZA

(2014)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Chant féminin, Chant grave, Concept-album, Expérimental, Happy, Mélancolique
"Dixième album de l'artiste lilloise, Blackolza est une aventure poétique, théâtrale, intimiste, atmosphérique et torturée. Bienvenue en Cosmogonie."
ADRIANSTORK (06.08.2014)  
5/5
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Il serait aujourd'hui paradoxal de présenter Teradelie, incontournable artiste multi-instrumentiste, injustement condamnée a errer dans les limbes de la scène française malgré son dixième album, ''Blackolza''
Dès la première piste, 'Il y eut un temps', ​Teradelie nous plonge dans les affres d'une âme délaissée. Les éclats d'une batterie agressive (hélas programmée) laissent d’abord place a une voix douce lointaine répétant le titre avant qu'une voix râpeuse de vampire (rappelant celle d'Arthur H) ne débite un texte de manière syncopée, texte qui est d'ailleurs répété ad nauseam avant un solo de guitare déchaîné. Cette première piste ouvre le bal et nous place tout de suite dans le vif du sujet : des ambiances glaçantes et une voix qui semble jouer avec sonorités des mots.

L'album prend des hauteurs et de la vitesse avec la troisième piste, un instrumental qui fait la part belle aux synthétiseurs des années 80 tout en rappelant le Kraftwerk de ''Man-Machine''. Le personnage principal s'enferme dans des paradis artificiels et tombe dans une autre époque, voire dans un autre monde linguistique. En effet, la suite de l'album se déclinera dans la langue de T.S. Eliot pour quatre chansons. Parmi ces pistes, se distinguent 'Atomic', moins une critique de l’État américain qu'une nouvelle preuve de la paranoïa ambiante qui a envahi la narratrice, à  travers un texte tantôt subversif tantôt dément. La chanson s'apparente  à un duo entre la chanteuse et elle-même, une voix désespérée contre une voix radicale sous une ambiance radiante (certains feulements sensuels rappelleront Mona Soyoc). La deuxième partie de la chanson semble plus apaisée et plus joyeuse et pourra rappeler le sous-titre anglais du film de Stanley Kubrick ''Docteur Folamour''.

Teradelie se rit et se joue des genres, investissant chacun d'eux et les colorant de sa touche personnelle. Le retour au français  sur' Surexposition' coïncide avec un titre proche de la musique techno (retour a l’époque moderne?) illustré vocalement par un texte poétique à nouveau répété en boucle. Le sommet de l'album 'Duo ex machina', permet
à la chanteuse lilloise, soutenue par un rythme tribal dévoile une palette vocale assez large, convoquant tout au long de l'album des figures illustres comme  Björk, Kate Bush, Siiri Sisask, voire une Mylene Farmer vocalement dopée. Le titre éponyme plonge l'auditeur dans une ambiance atmosphérique évoquant les origines du monde avec une mélopée invoquant la voix parfois démoniaque de Lydia Lunch.

On retrouve parmi les trois dernières pistes, 'Suffira', un duo pop rock dans laquelle la voix mielleuse masculine semble engloutie par la folie de la femme, grâce a la voix haut perchée de Teradelie. L'album s’achève sur une note déprimante, la reprise d'une chanson de Genesis, 'Say it's alright Joe' (Phil Collins la chantait en jouant un pilier de bar), devenue un reggae atmosphérique dont les coups de boutoir de la batterie et la voix désespérée nous laissent peu d'espoir de sortie de ce monde.

Avec son dixième album, Teradelie signe une œuvre noire, expérience musicale inclassable dans les contrées froides de l'esprit humain, vampirisant chacun des genres musicaux (pop, techno, avant-garde poétique, rock atmosphérique...). On peut regretter que les paroles soient répétées en boucle, mais ce processus étant conforme a l’idée d'enfermement dont est victime le personnage principal. ''Blackolza'' est une
séance d'hypnose qui mène l'auditeur sur des calottes de banquises noires de la Cosmogonie.


Plus d'information sur https://fr-fr.facebook.com/pages/terad%c3%a9lie/130624250388400



GROUPES PROCHES:
ALAIN BASHUNG, PETER HAMMILL, GENESIS


LISTE DES PISTES:
01. Il y eut un temps
02. Peut-être demain
03. Delirium très mince
04. Atomic
05. Carry On
06. I Believe
07. Surexposition
08. Duo Ex Machina
09. Suffira
10. BlacKolza
11. Say it's alright Joe

FORMATION:
Daniel Collet: Basse
In Mobile: Guitares / Basse / Claviers / Batterie
Teradélie: Chant / Basse / Claviers / Batterie
Jipes: Guitares / Invité
Vanii Aupositeur: Chant / Guitares / Basse / Invité
   
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