En 3 albums, les Allemands de Kissin' Dynamite se sont imposés comme les plus sérieux espoirs d'un Metal teuton s'inspirant des grands frères d'Helloween et Accept, mais intégrant de nombreuses touches personnelles, chaque album permettant au quintet de faire évoluer sa formule. Le petit dernier ("Money, Sex & Power" – 2012) voyait le combo développer sa face festive en intégrant des éléments sleaze voire FM. Il était donc intéressant de savoir ce que les frères Braun et leur bande allaient nous réserver pour ce quatrième opus intitulé "Megalomania". Et autant dire qu'en matière d'évolution, Kissin' Dynamite n'y est pas allé de main morte !
A la manière d'un Edguy, le quintet semble ne poser aucune limite à son inspiration et le single 'DNA' qui ouvre ce nouvel album en est une formidable démonstration. Incorporant des éléments electros avec une ritournelle obsédante au milieu de grosses guitares, il apparaît comme la rencontre improbable de Rammstein avec Reckless Love dans une espèce de Party-Metal-Indus absolument imparable. Avec son refrain direct et hyper efficace utilisant les chœurs avec gourmandise, ce titre pose les bases d'un opus qui risque d'en déstabiliser plus d'un, mélangeant les influences avec cohérence pour un résultat multipliant les références à d'autres combos sans jamais remettre en cause l'intégrité de ses auteurs. A ce titre, 'Maniac Ball' est également un bon exemple avec son introduction faisant penser à The Poodles avant que le chant théâtral et le refrain ne rappellent Edguy.
Les tempi sont variés avec deux ballades particulièrement réussies ('Fireflies' aux claviers grandiloquents et 'The Final Dance' calibrée pour les ondes anglo-saxonnes) et quelques brulots speed détruisant tout sur leur passage (l'imparable 'VIP In Hell' avec son refrain scandé et obsédant). Kissin' Dynamite réussit l'exploit de faire cohabiter des titres plus classiques au regard de ses précédents albums ('Deadly') et de véritables bouillons de culture inattendus comme ce 'God In You' à l'introduction sombre et maléfique et aux percussions tribales débouchant sur des refrains plus rapides et des couplets mélangeant grosses guitares, claviers industriels et rythmique martiale. Un peu comme si Die Krupps et Reckless Love avaient composé un titre ensemble. Et que dire de cet enchaînement entre un 'Running Free', hit potentiel au refrain hyper efficace et à la rythmique dansante aux accents fusion, et un 'Legion Of The Legendary', heavy-electro-metal au refrain hymnique et aux couplets martiaux à la Deathstars, si ce n'est que, aussi surprenant que cela puisse paraître, il fonctionne parfaitement ?
Il ne fait donc aucun doute que ce "Megalomania" va faire couler beaucoup d'encre et que les débats s'annoncent houleux entre ceux qui seront tombés avec délectation dans ce concentré de bonne humeur à la recette aussi surprenante qu'efficace, et ceux qui ne manqueront pas d'être déstabilisés par une telle explosion créative. Quant à nous, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous plonger sans hésiter et sans apriori dans cet album qui marquera à coup sûr l'année métallique. Il consacre définitivement Kissin' Dynamite comme un groupe de premier plan qui n'a peur de rien et n'hésite pas à secouer un genre musical qui en a parfois bien besoin.