Derrière le nom de Rufus Bellefleur se cache le multi-instrumentiste Youssef Dassouli et Julien Cassarino connu de nos pages pour être le chanteur de Manimal et Psykup. Responsable d’un premier effort "Groovin Tales from the Gator Blaster" il y a deux ans, ce premier album avec son univers totalement novateur aura permis au projet de se forger une véritable identité et de renouveler l’expérience très rapidement.
"Temples, Idols and Broken Bones" reprend les ingrédients de la recette musicale précédemment développée "à la croisée des chemins entre hip-hop, country/ folk et metal" servie par un univers visuel s’inspirant du cinéma de genre et évoquant une nouvelle aventure d’Indiana Jones. A ce titre, si nous devions tenter de décrire la musique de Rufus Bellefleur, le terme aventure est particulièrement bien trouvé.
Pour ce nouvel épisode, le périple musical "Temples, Idols and Broken Bones" débute dans une jungle exotique pour rapidement atterrir en Asie ('Little China') ou l’Inde ('Rocky Rocket') pour ensuite revenir aux racines de Rufus Bellefleur à savoir la Louisiane profonde bercée au son du banjo et celles de Julien Cassarino dont les hurlements finaux aux accents Zach de la Rocha de 'Never Ask the Twins' nous rappellent son passé (futur ?) métallique.
Mais les choses deviennent réellement sérieuses à partir du groovy 'Party of the Dead' au refrain entêtant reposant toujours sur les fondamentaux country-core qui se clôture par un clin d’œil avec le rire de Vincent Price popularisé dans "Thriller" de Michael Jackson. Dans la foulée, 'Let the Monster Out' - à l’instar d’un 'Zombie Geisha' par la suite - poursuivra le travail enchanteur à la faveur des chants des sirènes et celui de Julien Cassarino se faisant Prince. A cet égard et contrairement à ce que le titre 'Raiders of the Lost Groove' pourrait laisser penser, Rufus Bellefleur est bel et bien possédé par le diable du groove… Ajoutez à cela un zeste d’électro, de hip-hop et d’orchestrations grandiloquentes, il ne fait aucun doute que vous succomberez à 'Love Me Like You Hate Me' !
Ce "Temples, Idols and Broken Bones" est un véritable support musical aux aventures mouvementées de Rufus Bellefleur que l’on se surprend à imaginer courir tels Sammy et son fidèle Scooby-Doo poursuivi par des zombies ou autres fantômes… Si cet album ne manquera pas de déstabiliser les adeptes d’une musique lisse et sans surprise, les tenants d’un patchwork musical sans frontière en quête de découverte devraient y succomber !