Après un premier volet réussi et prometteur, et contre la volonté de Rick Wakeman qui souhaitait avant tout publier un véritable album studio avec un CD live en bonus, Yes publie en 1997 un second volume de ses "Keys to Ascension", selon le même format que son prédécesseur : un CD live comprenant la suite du fameux concert de San Luis Obispo, et un deuxième CD composé de "nouveaux" titres studio, le nouveau étant relatif puisqu'il s'agit pour la plupart des 5 morceaux présents de travaux anciens initiés par Yes, mais aussi Jon & Vangelis ou encore XYZ, et finalisés par l'incarnation présente de Yes, qui marquera d'ailleurs la dernière participation à ce jour de Rick Wakeman.
Mais avant de prendre connaissance de ces nouvelles compositions, finissons de régaler nos oreilles avec la suite du best-of live initié lors du premier volume de ces aventures. Tout aussi impressionnante, la set-list ne comprend encore une fois que des "tubes", avec en tête de gondole un Close to the Edge toujours aussi impressionnant, I've Seen Good People ménageant de larges places aux envolées instrumentales, et un And You and I conclusif chargé d'émotion, la voix de Jon Anderson y étant probablement à son apogée.
Côté studio, probablement la partie la plus attendue après les deux merveilleux titres présents sur le volume I, la galette s'ouvre avec un nouvel épic de 18 minutes, Minddrive, dans la lignée de That, Thas Is, mais avec une touche de modernité supplémentaire qui ne nuit en rien à la qualité et à l'intérêt de ce nouveau morceau de bravoure, alternant thèmes mélodiques portés encore une fois par un Jon Anderson en pleine forme vocale, et passages instrumentaux endiablés.
Bien que digne d'intérêt, la suite se situe un léger cran en-dessous de cette entame et la qualité des 30 minutes qui vont suivre cette entame réussie va s'étioler au fil de l'eau, avec un Sign Language final composé de fioritures "Howiennes" posées sur un fond de claviers, sans réel fil conducteur. Néanmoins, il convient de ne pas jeter aux oubliettes un Foot Prints ou encore la mini-suite Children of Light qui, sans atteindre les sommets, contiennent tout de même quelques bons moments, mais pêchent par leur manque de cohésion et de concision.
Si l'on peut une nouvelle fois se poser la question du choix ayant présidé à la réalisation de deux volumes hybrides, reléguant au second plan des titres studio pour la plupart de bonne voire d'excellente facture, il convient de ne surtout pas bouder son plaisir à l'écoute de ces deux parties de Keys to Ascension. Ce deuxième épisode s'avère certes un léger cran en-dessous de son prédécesseur, mais avec le recul historique et au vu de ce que le groupe produisit l'année suivante (Open your Eyes), on se dit finalement que ces pièces studio étaient finalement plutôt bonnes !