Même si ses prémices remontent aux années 1980, l’histoire veut qu’Astonvilla voit officiellement le jour en 1994. 20 ans après et de nombreuses errances, Fred Franchitti - dernier rescapé du line-up original - revient aux affaires avec ce cinquième album studio autoproduit.
"Joy Machine" - puisque c’est de lui qu’il s’agit - débute par 'Roule Vite' et 'Tant de Chose' qui nous ramènent au terrain de jeu de prédilection d’Astonvilla. Et même si, ces titres ne provoqueront pas un enthousiasme démesuré en raison d’une originalité folle, ils ont le mérite de clore une trop longue parenthèse studio de 9 ans !
N'allez pas croire pour autant que Fred Franchitti a dérogé à une de ses règles d’or. En effet, si la voix chaude de son leader reste reconnaissable entre mille, le groupe continue son irrémédiable évolution musicale. Pour l’occasion, le groupe met de côté les guitares saturées omniprésentes qui caractérisaient "De Jour comme de Nuit" pour mettre en avant les sonorités électro avec comme point culminant, le tube en puissance 'Badminton'.
S’ensuivent des titres évoluant dans une veine mélancolique où les nappes atmosphériques se mêlent au chant parfois parlé de Fred Franchitti oscillant entre Alain Bashung ou encore CharlElie Couture qui se sublime au contact des chœurs envoûtants en arrière plan de 'Le Baiser'. Dans le registre enchanteur, 'Waiting' se pose en maître avec notamment ses lignes de piano répétitives et hypnotiques. La caractéristique de ce titre est de contourner une autre des règles d’Astonvilla à savoir le chant français que Fred brandit comme un acte militant dans la scène rock hexagonale. Comme Fred et sa bande aiment déstabiliser, ce cinquième effort studio se clôture sur une note plus gaie avec le single 'Projet Y' qui peut dénoter dans l’ambiance mélancolique environnante même si finalement ce titre œuvre dans la tradition d’autres comme 'J'aime regarder les filles' ("Extraversion") ou encore 'Le Chien' ("Strange").
En parlant de chien, la concrétisation de ce sixième album confirme qu’il a été épargné. Outre les défenseurs de la cause animale, si ce retour quasi-inespéré devrait ravir la majorité des fans du groupe il pourra sans doute en dérouter d'autres… En effet, probablement moins immédiat que son prédécesseur et également en raison d’un virage plus atmosphérique, "Joy Machine" est un album agréable qui se découvre au fur et à mesure des écoutes.