Quand l'autobiographie de Nikki Sixx est parue en 2007, y fût associé un opus issu d'un projet solo nommé Sixx A.M.. "The Heroin Diaries Soundtrack" a ainsi vu le jour et il ne devait être qu'un simple one shot. Et puis ce qui devait arriver arriva. Quatre ans plus tard une suite vit le jour, et ce ne fût pas celle du livre - bien qu'un bouquin de photos accompagna ce second objet musical – mais bien celle de l'album. "This Gonna Hurt" connut un large succès commercial et le projet solo s'est transformé en side project…
L'idée d'associer le bassiste de Motley Crüe, à DJ Ashba le guitariste de Guns N' Roses et confier le micro au producteur-compositeur James Michael ne semblait pourtant pas d'une cohérence limpide. Qui allait entraîner l'autre, quelles influences allaient prédominer ? L'énergie brute très "sex, drug & rock'n'roll'" et les mélodies scandées qui vont droit au but de Motley Crüe ou bien le les sonorités moins formatées et plus tortueuses du Hard Rock californien de Guns N' Roses ?
Et bien rien de tout cela en vérité. Sixx A.M. fait…du Sixx A.M., soit des morceaux remplis de mélodies radiophoniques et de guitares et rythmiques puissantes connotées FM US. Nous sommes bien loin des deux monuments précités et ce "Modern Vintage" s'en démarque encore plus tant il propose un panel d'influences multiples teintant chacun de ses titres. Nous avons en effet ici affaire à un véritable patchwork musical qui nous fait voyager, façon astronef propulsé dans une faille temporelle, au cœur du Rock des cinq ou six dernières décennies, dans un télescopage jouissif de sons modernes et vintage.
Un titre à titre serait fastidieux et nous vous perdrions en route, mais, afin que vous puissiez précisément vous rendre compte de ce que vous allez traverser en écoutant cet opus et qui vous allez y croiser, en voici une liste non-exhaustive. Du Rock moderne, du swing, du Rock-Punk, de la Pop-Soul, du Rock groovy, de la Country, une ambiance bar américain, une de cirque, de l'électro-Rock, du Disco-Métal, du Ragtime, une marche Rock, du Folk, Muse, Queen, Bowie, Michael Jackson, Van Halen, The Cars, Aerosmith, Queens Of The Stone Age, les Beatles, Stevie Wonder, E.L.O., Extreme et Elton John.
N'en jetez plus, la cour est pleine. Ce disque est osé, addictif, indispensable, il explose les barrières des genres, arpente de nombreux territoires et ne peut toutefois qu'être rassembleur. En effet, le défi est lancé, malgré l'éclectisme des goûts musicaux d'aujourd'hui, parions que tout auditeur sans exception - non réfractaire au Rock - y trouvera son compte.