C’est à grand renfort d’articles promotionnels ronflants que le "nouveau vent de fraîcheur soufflant sur le rivage de la scène metal de Goteborg" - comme il se définit - débarque sur le vieux continent avec son "metal progressif mélodique et moderne". Beaucoup de superlatifs pompeux qui indiquent généralement que l’accent a été mis sur le contenant au détriment du contenu. Deceptic sera-t-il un énième parasite de la scène metallique avec cet "The Artifact" ?
Fondé en 2011 autour du noyau William Gustafsson, Tony Gullquist et Denis Svensson, les remous de la vie de Deceptic expliquent en partie que sa discographie ne se résume qu’à un EP éponyme sorti dès 2011. Au gré de nombreux changements de line-up, le trio a eu le temps de soigner les contours de son metal progressif moderne qui relève finalement plus du death mélodique moderne. Pour l’occasion, le groupe s’est adjoint les services du grand Tue Madsen pour le mixage et le mastering.
Les hostilités débutent sur 'Heart of the Swarm' véritable feu d’artifice qui donne véritablement le ton de ce que sera "The Artifact" à savoir un mélodeath moderne aux accents djenty. C’est donc sans surprise que Deceptic évoquera tantôt Textures, Soilwork (époque "Figure Number Five" notamment sur le phénoménal 'Reborn'), Dark Tranquillity ('A World Unknow') voire les canons du genre djent TesseracT ou Periphery. A cet égard, le chant versatile de William Gustafsson s’inscrit dans la lignée tantôt d’un Daniel Tompkins (TesseracT, Skyharbor) ou Björn Strid (Soilwork) voire Guillaume Bideau (Mnemic, One Way Mirror, ex-Scarve notamment sur le titre 'Smorgasbord of Shame'). Des références plus qu’alléchantes que Deceptic a parfaitement su intégrer et assimiler pour les retranscrire à la perfection si bien que le groupe suédois ne souffre pas la comparaison vis-à-vis de ses glorieux ainés.
Toutes les conditions auraient pu être réunies pour faire de "The Artifact", l’album loué par les promesses promotionnelles si les dix titres en présence ne laissaient pas ce léger sentiment de parfois se répéter. Hormis ce bémol et de la relative concision pour ce format (moins de 40 minutes), nous tenons clairement en Deceptic un grand espoir de la scène melodeath moderne. A suivre de très près…