Encore un album qui sortira sans faire de bruit mais qui régalera à coup sûr les mélomanes qui, discrets comme lui, ne laisseront passer cette chance de se mettre un album de Marty Walsh entre les oreilles. Guitariste hors pair (il a joué un temps avec Supertramp), producteur renommé mais aussi professeur assistant à Berklee, ce requin de studio prend enfin, la cinquantaine passé, le temps de sortir des cartons une belle brochette de titres de sa composition pour vous la jouer "Total Plan". Et pour l'accompagner forcement, il a invité ses amis de Berklee et les autres de l'East à la West Coast. De la section rythmique aux claviers, du Sax aux trompettes, chacun brille ainsi d'un talent évident, les plus célèbres d'entre eux étant sans doute Billy Sherwood (Yes), John Pena (un fidèle de l'ami commun Lukather), Abe Laboriel ou encore Nick Manson.
Totalement instrumental et intemporel, chérissant un Jazz Rock Fusion de haute volée, "The Total Plan" flirte allègrement avec le Rock FM, la Soul, le Funk et le Prog' tout le long de ces dix pistes qui, même s'ils ne révolutionnent rien (si vous aimez la période fusion des Jeff Beck, Lukather, Larry Carlton ou Michael Landau vous serez ici en train connu), vous feront le plus grand bien !
Appuyé par les claviers spatiaux de Nick Manson, 'Like A Rock' ouvre le bal avec des airs à la Joe Satriani. Le niveau est là, l'ambiance aussi, c'est aérien et finement exécuté. Billy Sherwood rive de sa basse métronomique un 'Feeling Free' ensoleillé au très long solo de guitare, John Pena apporte le côté jazzy nécessaire au 'Groove Mechanics' à la patte très Lukather, comme son suivant et exotique 'Fuel' qui tire son originalité du constant duel entre les envolées de Sax de Paul Jefferson et celle de guitare du maître de cérémonie.
Dans cet album au titre plus qu'approprié, Walsh vise large et nous emporte d'un titre à l'autre dans des univers forts différents sans jamais perdre le fil conducteur. Ainsi la douceur d'un 'Coast To Coast' riche en cuivre ou d'un 'Inside The Rain' cotoie un 'The Duke' électrique aux sonorités de guitares très 80's riches en flanger et hammond ou encore un 'Back Pages' plus nébuleux rehaussé d'un claviers typé "steel drum". Seul le final 'Now Is The Time', très proche d'un générique de fin de film américain des années 80 sonne étrangement daté et creux.
Marty Walsh joue ici sur son terrain favori et, mettant les petits plats dans les grands côté interprétation et production, propose assez d'épices pour faire de cet exercice instrumental une belle réussite, cohérente et nullement ennuyeuse.