Décevante carrière que celle de Pantheon I, au départ entité prometteuse formée par quelques mercenaires de la chapelle extrême norvégienne (entre autres), ayant promené leur noirceur brutale chez 1349 ou Tyrann par exemple, réunis pour forger une espèce d'art noir évolutif où le violoncelle ne craint pas de s'accoupler à des blasts furieux. Trois hosties plus tard, dont le remarqué "The Wanderer And His Shadow" en 2007, le groupe est toujours là mais demeure silencieux depuis cinq ans. L'incapacité à retranscrire en live toutes les finesses de sa musique explique peut-être en partie un succès décroissant.
Si son titre laissait supposer son retour aux affaires, il n'en est en réalité rien puisque "From The Abyss They Rise" n'est que l'agrégat de titres inédits, faces B et autres reliques témoignant des premières années d'existence des Norvégiens. Et comme souvent avec ce type de montage, le résultat se révèle inégal en qualité d'écriture autant qu'en prise de son. Les deux sont liés, comme l'illustre la trajectoire que suit cette compilation.
Ainsi, à une première partie enthousiasmante et parfaitement produite, riche en perles noires dont la superbe amorce 'Pariah' à l'épicentre flamboyante qui n'est pas sans rappeler Opeth, succède à partir de 'Core Of The Soul', une seconde moitié au son plus sinistre et surtout animée par des compos plus brouillonnes, plus âpres également ('Myopic Dark Eyes'), quand bien même le style du groupe est déjà perceptible ('Transparent').
Bien que trop long, "From The Abyss They Rise" devrait toutefois contenter les admirateurs de Pantheon I, lesquels aimeront voir dans cette somme la fin d'un chapitre ainsi que le début d'un autre signe de vie sans doute annonciateur d'un véritable retour. La récente signature avec le label Non Serviam Records semble en tout cas accréditer cette hypothèse. Ce que l'on peut espérer car, comme le démontrent les créations les plus récentes figurant sur ce disque, le groupe n'a jamais cessé de progresser, de polir son art. Du coup, il serait dommage qu'il en reste là, sur un "Worlds I Create" dont on attend donc toujours le successeur...