Arrivé de nulle part sans crier gare, voilà que "Sea", premier album éponyme du groupe danois, explose nos platines en cette rentrée 2014. Ces quatre jeunes ont l'ambition de reprendre à leur sauce les ingrédients qui ont fait le succès des géants du Classic Heavy Rock (guitare, guitare et twin guitar, riffs et rythmiques plombés, vocaux puissants et refrain catchy) en y ajoutant une bonne dose d'adrénaline.
Enregistré en une semaine aux Dead Rat Studio en compagnie de Jacob Bredhal (Hatesphere, Hellhorse...), le groupe a favorisé l'aspect live, délaissant le métronome et l'auto-tune et laissant les imperfections se transformer en caractère. Est-ce cela ou tout simplement le talent mais à l'écoute de "Sea" le groupe révèle un sacré potentiel.
Dès 'Sorry To Be Sane', le groupe envoie du lourd ! La voix d'Anders Brink vous capte d'entrée de jeu et sa puissance et son envergure n'ont rien à envier à celle d'un Jorn Lande, d'un Papathanasio, voire d'un Dickinson dont l'univers solo n'est pas si éloigné de celui de Sea. De nombreuses formations vous passent par la tête à l'écoute de ces titres sans pour autant que l'une ne se fixe vraiment. C'est lourd, plombé presque, riche dans la structure, toujours mélodique, épique et surtout d'un niveau de jeu et d'interprétation étonnant de maturité ! Efficaces et fouillés, des titres comme 'Cry' ou 'Ride On' évoqueront Jorn, Rival Sons, Sabbath pour la lourdeur, Maiden parfois ou Dickinson en solo pour les structures changeantes et le côté mystique ('Eyes Of Sedona', 'Another Song To Sing'). Plus loin, le lourd break sur 'Cry', fait passer le titre au niveau supérieur, pas si loin des rivages d'un Pantera.
L'album débute donc avec une salve puissante mais il ne mollit pas pour autant. Seule 'Aeon', petite interlude médiévale à la guitare acoustique, viendra apporter le souffle nécessaire avant de plonger à nouveau dans cet océan de plomb. 'House Of Air' voit le tempo s'accélérer un peu, tout comme le final 'Battle To Be Seen', plus léger et groovy et qui rassure quant à l'avenir du groupe car s'il n'y a qu'un bémol à apporter à cet album ce serait le côté un peu monolithique et slow tempo de l'ensemble.
Mis à part cela, Sea signe ici un album Heavy, puissant et inspiré, dont les textes restent suffisamment personnels et psychologiques pour apporter la touche mélancolique et mélodique nécessaire à l'univers du groupe. Lourd mais pas stérile ni prétentieux pour un sous, la boucle est bouclée, à vous de jouer !